Le sélectionneur national Djamel Belmadi se permet parfois des comparaisons hasardeuses entre des joueurs de l’équipe nationale et de grandes stars du football mondial comme Karim Benzema.
Rien n’a marché mercredi soir pour l’équipe d’Algérie de football, accrochée par le Mali (1-1) en match amical au stade d’Oran.
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Prestation mitigée, certains joueurs complètement hors-sujet, affluence moyenne et panne électrique après la rencontre qui a conduit à l’annulation des conférences de presse des deux coachs.
De ce match, le public est sorti encore plus sceptique quant à la capacité de l’équipe nationale de se relever réellement de son élimination de la course de la Coupe du monde 2022.
Les Verts ont montré un visage inquiétant et l’unanimité autour du sélectionneur Djamel Belmadi commence à se fissurer comme on a pu le constater à travers les commentaires qui ont suivi la rencontre sur les réseaux sociaux.
L’équipe nationale d’Algérie connaît un passage à vide depuis la mi-2021. Elle a failli quitter les éliminatoires du Mondial 2022 bien avant la phase des barrages, lorsqu’elle n’a pas pu battre le Burkina Faso en deux matchs, en juin et novembre 2021. Depuis, les sorties ratées et même les débâcles se sont multipliées.
Aujourd’hui, l’interrogation se pose concernant l’approche de Djamel Belmadi pour redonner un souffle à un groupe qui a grandement besoin de sang neuf.
Plus de trois ans après le sacre en coupe d’Afrique des nations en 2019, le coach de l’Algérie n’arrive pas à trouver des remplaçants viables à des joueurs qui se dirigent inéluctablement vers le crépuscule de leur carrière, s’ils n’y sont pas déjà.
Parmi les joueurs essayés face au Mali, Karim Aribi est une grosse énigme. Ceux qui ont exprimé leur incompréhension de la convocation de l’attaquant du CR Belouizdad se retrouvent confortés après la prestation du joueur mercredi soir.
Le joueur a 28 ans, un ratio de buts très bas pour un attaquant et est contesté même par les supporters de son club.
Si, comme il l’a expliqué en conférence de presse, Belmadi l’a pris à cause de la blessure d’Andy Delort, cela signifie que c’est tout ce qu’il a comme alternative et il devra affronter les prochaines échéances avec un attaquant de pointe franchement limité et un autre vieillissant (Islam Slimani, 34 ans). Cela est bien sûr inquiétant.
Légèreté
Si, au contraire, il y a des joueurs plus aguerris et mieux armés et Belmadi a jeté son dévolu sur Aribi, il faudrait alors s’interroger sur ses critères de choix des joueurs.
Ce qu’il a dit de Karim Aribi en conférence de presse dimanche dernier a laissé tout le monde pantois. Les chiffres étant incontestables, Belmadi a reconnu que sa recrue ne marque pas souvent, soulignant toutefois que Aribi fait un grand travail sans ballon et pèse sur les défenses adverses, un peu comme Baghdad Bounedjah et Karim Benzema. Le sélectionneur aurait peut-être dû arrêter la comparaison à son ancien attaquant écarté depuis la dernière CAN.
Karim Benzema est l’attaquant de pointe de l’un des meilleurs clubs du moment et d’une sélection favorite pour le sacré final lors du prochain mondial. Surtout, il vient tout juste de soulever le Ballon d’or 2022.
En s’illustrant par un « geste défensif » de haute facture devant les buts du Mali, Aribi a montré toutes ses limites et sans doute mis Djamel Belmadi dans l’embarras.
Djamel Belmadi n’a pas comparé le niveau de Aribi à celui de Benzema, comme il l’a d’ailleurs précisé tout de suite. Mais le parallèle hasardeux qui est fait entre les rôles des deux joueurs relève d’une certaine légèreté, qui n’est pas d’ailleurs étrangère chez le sélectionneur quand il a à défendre un de ses éléments.
Djamel Belmadi a défendu pendant plusieurs mois Baghdad Bounedjah face au public et la presse lassés par ses ratages, jusqu’à l’envoyer au FC Barcelone, lorsque des rumeurs sorties d’on ne sait où annonçaient le joueur d’Al- Sad signataire chez le grand club espagnol. Un joueur qu’il finira toutefois par lâcher, un peu brutalement.
Bounedjah a certes irrité le public de l’équipe nationale par son long passage à vide, mais se passer de ses services sans une alternative convaincante était une prise de risque non calculée. La même chose peut être dite de Yacine Brahimi qui fait des merveilles à Al Gharafa (Qatar) mais qui semble définitivement écarté par Djamel Belmadi.
Enfin, Djamel Belmadi avait encensé Youcef Belaili jusqu’à affirmer qu’avec un peu de discipline, l’Algérien aurait pu prétendre à jouer dans de grands clubs européens comme l’Atlético Madrid ou Tottenham.
“Le seul souci de Belaïli est la constance. Un talent de Youcef ajouté au professionnalisme de Aïssa Mandi auraient permis au joueur d’évoluer au moins à Tottenham ou à l’Atlético Madrid. Je suis sûr de ce que je dis », a-t-il proclamé il y a deux ans.
Techniquement doué certes, Belaïli n’a jamais montré les qualités d’un véritable professionnel du football, se contentant de joueur dans de petits clubs, dans grande envergure.