Le colonel à la retraite et analyste politique Mohamed Khelfaoui critique la « publicité » faite autour de l’arrestation de cinq généraux-majors pour des soupçons de corruption.
« Cela donne l’impression qu’il s’agit d’une affaire politique », indique-t-il dans une déclaration à TSA-Arabi ce lundi 15 octobre.
M. Khelfaoui explique que les faits, s’ils sont avérés, doivent être considérés comme des agissements des seuls officiers concernés et n’engagent en rien l’institution militaire. De plus, ajoute-t-il, « l’enquête est toujours en cours et il faudra attendre la fin de l’instruction et le jugement final pour savoir si les accusations sont fondées ou pas. »
L’ancien officier du DRS déplore les tentatives de certaines parties de « porter atteinte » à l’image de l’armée à travers cette affaire alors que, rappelle-t-il, des opérations similaires ont eu lieu par le passé en Algérie, citant l’opération mains propres dans les années 1990, l’affaire Khalifa, celle de l’autoroute…
Pour l’analyste, cette vague d’arrestations ne contredit en rien les affirmations du chef d’état-major de l’ANP qui avait assuré que les changements effectués au sein de l’armée étaient routiniers. « Il ne faut pas faire l’amalgame entre le remplacement de responsables et l’engagement de poursuites à leur encontre individuellement », dit-il.
Khelfaoui prend la défense des officiers incriminés en signalant que ce sont des cadres qui ont beaucoup « servi » le pays et combattu le terrorisme durant la décennie noire, citant l’exemple de l’ex-commandant de la première région militaire le général-major Habib Chentouf. « Si on me le demande, je témoignerais qu’il s’agit d’un cadre compétent et intègre », assure-t-il.
Aussi, il montre son désaccord avec cette manière de procéder, considérant que la lutte contre la corruption doit aller « au-delà des sanctions » et qu’il faut mettre en place des « mécanismes » afin que « cela ne se reproduise plus. »
Pour Khelfaoui, si des lectures lient ces arrestations avec l’échéance électorale de 2019, c’est essentiellement à cause de l’opacité qui entoure cette affaire et même les derniers changements.
Pour rappel, cinq généraux-majors, relevés récemment de leurs fonctions par le président de la République, ainsi qu’un colonel, ont été placé hier, dimanche 14 octobre, sous mandat de dépôt par le juge d’instruction du tribunal militaire de Blida. L’information a été rapportée par la chaîne Ennahar TV et n’a pas été confirmée ni infirmée par les canaux officiels.