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Arrivée d’Omicron en Algérie : entretien avec le Pr Mahyaoui

Arrivée d’Omicron en Algérie : entretien avec le Pr Mahyaoui

Le Pr Riyad Mahyaoui, membre du Comité scientifique, réagit dans cet entretien à la découverte du premier cas de Omicron en Algérie. Il annonce une réunion urgente du comité scientifique.

L’Algérie a annoncé ce mardi son premier cas du nouveau variant Omircon. Quelle lecture faites-vous de la situation ?

Ce n’est pas une surprise, c’était une chose qui était attendue. Il y avait une épée Damoclès qui se dressait au-dessus de nos têtes. Dès l’annonce de ce variant en Afrique du Sud, en Afrique australe et dans beaucoup de pays, on s’attendait à recevoir Omicron. Il était impossible de l’éviter, vu les transports, les voyageurs et les échanges économiques.

L’Algérie a enregistré un seul cas du nouveau variant, mais il se pourrait que d’autres personnes qui étaient avec lui, soient contaminées. Que faut-il faire maintenant ? 

L’Institut Pasteur d’Algérie a recensé un seul cas, mais il est possible que cette personne ait contaminé d’autres autour d’elle.

Immédiatement après la détection de ce cas, il y aura une enquête autour de lui. S’il a voyagé avec des gens dans l’avion, ils vont également être testés. Il y aura une enquête qui va se faire sur les premiers cas contacts, puis les deuxièmes cas contacts.

Ce nouveau variant a un taux de propagation très important. Que connaît-on sur lui ?

Il y a beaucoup d’inconnues sur ce variant, sur sa dangerosité, sa virulence, ses signes cliniques, sur le fait qu’il soit sensible ou pas aux vaccins. Nous n’avons pas de réponses à ces questions à l’échelle mondiale, mais ce qui est sûr c’est qu’en peu de temps il s’est propagé dans plusieurs pays en Afrique et en Europe.

Faut-il s’inquiéter ?

L’histoire se répète par rapport au premier cas de covid-19 en Algérie. On s’est inquiété et vous voyez les résultats de cette pandémie. Nous ne voulons pas revivre le scénario du premier cas du Delta en Algérie.

C’est là qu’il faut être rigoureux et encercler ce cas de Omicron. Il faut resserrer le contrôle aux frontières et appliquer de façon stricte les mesures barrières : la distanciation physique, le lavage des mains, éviter les espaces clos et les rassemblements et bien entendu se faire vacciner.

Bien entendu, il ne faut pas attendre le pic de l’épidémie pour courir derrière les vaccins.

Et pour les mesures à prendre pour éviter la propagation de Omicron en Algérie ?

Le weekend passé, nous avons fait des propositions en ce qui concerne les mesures à prendre, notamment l’augmentation du contrôle aux frontières, l’instauration du pass sanitaire dans différents secteurs, l’augmentation de la cadence de la vaccination et la sensibilisation des Algériens à aller se faire vacciner, surtout qu’il y a 13 millions de doses disponibles.

Bien entendu, il y aura une réunion d’urgence demain pour discuter de la situation.

Y aura-t-il une fermeture des frontières ?

On n’en est pas encore là. Cela relève des autorités supérieures du pays, mais je pense que ce n’est pas à l’ordre du jour. On doit attendre et voir ce qui se passe.

Il faut contrôler, accélérer le séquençage au niveau de l’Institut Pasteur d’Algérie, regarder et juger de la situation.

Vous avez parlé du pass sanitaire. Sera-t-il généralisé ?

C’est une proposition du comité scientifique. On essaye de proposer l’instauration du pass sanitaire dans différents secteurs, notamment l’éducation, le voyage, le sport, les restaurants, etc.

On attend les décisions des secteurs eux-mêmes, en collaboration avec les autorités supérieures du pays.

Que dites-vous aux Algériens qui hésitent à se faire vacciner ?

La seule arme contre le Covid actuellement disponible en Algérie est la vaccination. L’Algérie a fourni tous les moyens nécessaires pour ce faire : 13 millions de doses sont disponibles, les centres de santé sont ouverts, le personnel médical est disponible. On n’attend plus que les citoyens viennent se faire vacciner rapidement.

Les deux derniers mois ont été calmes au niveau sanitaire. La vie a repris son cours en Algérie. Comment préserver cet acquis pour ne pas revenir au confinement ?

La stratégie algérienne est l’une des meilleures au monde. Le nombre de cas, de décès, la situation épidémiologique est très maîtrisée et il y a une stratégie payante.

Il faut préserver cette stratégie qui a donné ses résultats et montrer que nous sommes des gens civilisés et conscients de la situation. Il faut garder les mesures barrières et aller vers la vaccination en masse.

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