La polémique sur la date d’arrivée du vaccin russe contre la Covid-19 en Algérie se poursuit. Hier lundi, le Dr Djamel Fourar, porte-parole du comité scientifique chargé du suivi de l’évolution de l’épidémie de coronavirus en Algérie a dit sur les ondes de la Chaîne III que l’arrivée de ce vaccin est « imminente ».
« C’est imminent. Ce sera probablement demain (mardi 12 janvier) ou après-demain (mercredi 13 janvier). Cela reste tributaire des actions qu’entreprend l’Institut Pasteur d’Algérie (IPA) avec le partenaire russe pour acquérir le vaccin« , a répondu M. Fourar à une question de la journaliste et animatrice de l’émission « invité de la rédaction » Souhila El Hachemi.
Entre probablement et confirmation : le ministère de la Santé joue sur les mots
Le Dr Fourar a ensuite assuré que la campagne de vaccination en Algérie sera lancée dès la « réception du vaccin, qui sera gratuit », en soulignant la « grande tension au niveau mondial » sur les vaccins contre la Covid-19.
Aussitôt, le ministère de la Santé a apporté des précisions aux propos de Fourar en affirmant qu’ils ont été mal interprétés alors que le porte-parole du comité scientifique a déclaré que le vaccin sera reçu « probablement demain ou après-demain », comme l’a rapporté l’agence officielle.
Dans un communiqué, le département du Pr Abderrahmane Benbouzid a affirmé que le Dr Fourar n’a pas affirmé la réception du vaccin contre la Covid-19 le 12 ou le 13 janvier.
L’Algérie qui a annoncé mercredi 30 décembre avoir commandé le vaccin russe anti-Covid paie en fait le retard pris dans l’opération du choix du vaccin. Alors que le gouvernement ne semblait pas presser pour acquérir ce vaccin, il aurait fallu l’intervention surprise du président Tebboune, d’Allemagne où il était hospitalisé, pour accélérer les démarches et commander le vaccin russe.
L’étrange silence de Benbouzid
Le 20 décembre, le président Tebboune avait en effet demandé au gouvernement de choisir rapidement le vaccin pour entamer la campagne de vaccination en janvier 2021.
Dix jours après, le gouvernement a annoncé avoir opté pour le Spoutnik V, et 22 jours après, il n’a pas toujours fixé la date du début de la campagne de vaccination, en raison des incertitudes liées à la fourniture des premières doses de vaccin par la Russie.
Samedi, le ministère de la Santé a dévoilé une partie de son plan de vaccination, et a lancé timidement la campagne de sensibilisation pour la vaccination anti-Covid. Faute d’avancer une date précise, le Dr Fourar et des membres du Comité scientifique ont assuré que la vaccination de masse sera entamée au plus tard fin janvier. Dans ce contexte, le ministre de la Santé garde le silence. Il n’a rien dit sur cette opération depuis le 14 décembre dernier, quand il avait annoncé la gratuité du vaccin anti-Covid pour les Algériens.