La décision du général Ahmed Gaid Salah de demander l’application de l’Article 102 de la Constitution a été prise sans concertation avec le clan présidentiel, a appris TSA de sources concordantes.

Said Bouteflika, principal conseiller du président, entretient des relations conflictuelles avec le chef d’état-major de l’armée. Il n’a donc pas été informé par ce dernier de ses intentions.

Selon nos sources, le changement opéré hier à la télévision nationale, avec le remplacement de Tewfik Khelladi par Lotfi Cheriet, a été fait dans la perspective de l’annonce effectuée ce mardi par Gaid Salah. Tewfik Khelladi était un fidèle parmi les fidèles du clan présidentiel. Il n’avait pas la confiance de l’état-major de l’armée.

Ce mardi après-midi, la chaîne A3 de télévision nationale a effectué une couverture en direct de l’annonce faite par le chef d’état-major. Les journaux de 19 heures (en français) et de 20 heures (en arabe) ont ouvert sur les annonces faites par Gaid Salah, reléguant la mission de Ramtane Lamamra à Pretoria comme envoyé spécial de Bouteflika. Habituellement, toutes les activités liées à Bouteflika, y compris une simple lettre protocolaire envoyé à un dirigeant étranger, faisait l’ouverture des JT de l’ENTV.

Mais même si la présidence n’a pas été directement associée à la décision, le président Bouteflika devrait obtenir un « départ dans des conditions honorables », estime une de nos sources. « Il partira dignement. Il n’y aura pas de poursuites ou autre », affirme-t-elle. Mais ses proches impliqués dans des affaires de dilapidation de deniers publics ou de dépassements ne devraient pas avoir droit au même traitement.

Alors que le départ de Bouteflika est acté, plusieurs changements devraient intervenir rapidement. Bachir Tertag, patron de l’ancien DRS, devrait quitter son poste. L’homme est connu pour sa proximité avec le clan présidentiel. D’autres structures du DRS devraient connaître des changements.