Rendez-vous annuel incontournable, l’édition 2024, la 18e du genre, de la fête du bijou berbère d’Ath Yenni a été lancée ce jeudi 18 juillet dans la localité hyponyme, à 35 kilomètres au sud de Tizi-Ouzou.
Il y avait du monde pour la cérémonie d’inauguration, de nombreux visiteurs algériens et étrangers, les autorités locales et des citoyens de la région.
Pendant 5 jours, jusqu’au 22 juillet, les férus d’artisanat, de patrimoine ou simplement de découvertes pourront admirer et acquérir les fameux bijoux d’argent fabriqués dans les villages de la région suivant des procédés ancestraux.
Ils pourront aussi en profiter pour visiter les lieux de naissance de plusieurs sommités issues de la région, comme l’écrivain Mouloud Mammeri, le chanteur Idir, le chef révolutionnaire colonel Amirouche ou encore le penseur Mohamed Arkoun.
La beauté des sites naturels de l’endroit, le Djurdjura qui fait face aux collines des Ath Yenni ou la vallée de la rivière qui alimente le barrage de Taksebt en contrebas sont un autre motif pour s’y rendre. Ce n’est pas pour rien que des milliers de visiteurs y affluent chaque année de toute l’Algérie et même de l’étranger.
L’édition de cette année était prévue entre le 27 juillet et le 3 août, mais elle a été avancée de quelques jours.
La protection du patrimoine, l’autre enjeu de la fête du bijou d’Ath Yenni
La fête du bijou berbère est ouverte aux artisans des quatre coins du pays. Les organisateurs attendent pour cette édition un total de 135 artisans de 15 wilayas, dont 109 de la région d’Ath Yenni.
Ces derniers ont tous confirmé leur participation, avait indiqué, 48 heures avant le lancement de cette 18e édition, un membre du comité d’organisation, Sami Cherrat, cité par le quotidien Horizons.
L’édition de cette année est placée sous le thème « les artisans d’Ath Yenni au service de la révolution algérienne ».
Elle est dédiée au chahid Mohamed Marouf dit Larbi, mort sous la torture pendant la guerre de libération nationale.
Artisan bijoutier, il avait fabriqué dans son atelier des galons en argent destinés aux officiers de l’ALN. C’est l’endroit où il est mort, le CEM Ahcen Mezani, qui abrite cette 18e édition de la fête du bijou.
Les bijoux berbères, fabriqués en argent et sertis de corail, constituent un gagne-pain pour de nombreuses familles et favorisent l’essor du tourisme dans la région.
Tentatives de spoliation de la part du Maroc
Mais leur importance va au-delà de l’aspect économique. Il s’agit d’un produit du terroir emblématique qui contribue au rayonnement de la région et de toute l’Algérie.
Comme de nombreux autres éléments du patrimoine, il fait l’objet de tentatives de spoliation de parties marocaines qui contestent à l’Algérie son patrimoine artisanal, vestimentaire, culinaire et autre.
Quand ils ne sont pas imités, ces bijoux (colliers, pendentifs, bracelets, banques…) sont parfois achetés à Ath Yenni et vendus aux touristes au Maroc et même en Europe et présentés comme des produits marocains.
Ce genre de fête contribue non seulement à faire davantage connaître ce patrimoine, mais aussi à le protéger.