Madrid contre Barcelone… sur une pelouse: en pleine crise entre le gouvernement espagnol et la Catalogne, l’Atletico reçoit samedi le Barça en Championnat d’Espagne (18h45 GMT), duel symbolique opposant l’équipe historiquement liée à l’armée espagnole au club emblème de l’identité catalane.
Dans le nouveau stade Metropolitano des « Colchoneros », il sera difficile de faire abstraction des tensions politiques qui secouent l’Espagne. Malgré tout, l’affiche du week-end s’annonce alléchante entre le leader Barcelone (1er, 21 pts), auteur jusque-là d’un sans-faute, et le rugueux Atletico Madrid (4e, 15 pts).
Quel accueil le Barça recevra-t-il pour son premier match hors de Catalogne depuis le référendum d’autodétermination du 1er octobre ? Cette consultation interdite et contestée, émaillée de violences policières, a conduit à une déclaration d’indépendance, aussitôt suspendue, et précipité le pays dans sa pire crise politique depuis le retour de la démocratie en 1977.
Favorable au « droit à décider » de la Catalogne, le FC Barcelone risque de cristalliser l’animosité des opposants à l’indépendance, même si son entraîneur Ernesto Valverde s’est voulu serein.
« Ne nous mentons pas, c’est un match entre deux candidats au titre en Liga et l’ambiance sera chaude, mais c’est un match de football, rien de plus », a dédramatisé le technicien basque.
– Football et politique –
Ces derniers jours, son défenseur Gerard Piqué a essuyé des salves de sifflets pour avoir participé au référendum puis critiqué l’attitude de la police. Et il faudra voir comment le joueur catalan est reçu au Metropolitano, où certains supporters ont l’habitude d’arborer fièrement des drapeaux espagnols.
Une partie de l’identité des « Colchoneros » est d’ailleurs liée aux militaires espagnols puisque le club avait fusionné avec l’équipe de l’armée de l’air dans les années 1940, en pleine dictature franquiste (1939-1975), au point d’être rebaptisé un temps « Atletico Aviacion ».
Dans ce contexte, plusieurs voix ont appelé à ne pas mélanger football et politique. Et pour cause de forte affluence de supporters « colchoneros » désireux de découvrir ce stade flambant neuf (68.000 places), inauguré mi-septembre, seuls 250 billets ont été réservés aux supporters barcelonais selon la presse espagnole, un chiffre inhabituellement bas qui limite les risques de débordements.
Sur le terrain, en tout cas, la rencontre promet beaucoup.
Le Barça, solide leader d’un Championnat d’Espagne qu’il entend continuer à disputer malgré la poussée indépendantiste, peut égaler samedi le meilleur démarrage de son histoire: 8 victoires lors des huit premières journées avec l’éphémère technicien argentin Gerardo « Tata » Martino en 2013-2014.
– Zidane centenaire –
Pour cela, l’actuel entraîneur Ernesto Valverde devrait pouvoir compter samedi sur son capitaine Andres Iniesta, rétabli d’une élongation, et sur sa star Lionel Messi, en grande forme.
Le quintuple Ballon d’Or a expédié mardi l’Argentine au Mondial-2018 avec un triplé contre l’Equateur (3-1). Et il reste sur 14 buts en onze rencontres officielles avec Barcelone cette saison, dont 11 en sept matches de Liga.
Ce n’est pas à proprement parler le premier match du Barça au stade Metropolitano (68.000 places): lors de la Supercoupe d’Espagne 1996 (2-5, 3-1), l’Atletico avait reçu l’équipe catalane au modeste « stade de la Peineta », ancêtre de l’actuelle enceinte…
Quoi qu’il en soit, l’Atletico espère enfin battre le Barça en Liga, ce qu’il n’a jamais réussi à faire depuis la nomination de l’entraîneur Diego Simeone en 2011. Il faudra pour cela un grand Antoine Griezmann, qui peine à démarrer sa saison: 2 buts en Liga seulement.
Car derrière, le Real Madrid (5e, 14 pts) est menaçant: l’équipe de Zinédine Zidane peut se rapprocher de la tête samedi après-midi à Getafe (14h15 GMT), avec le retour de blessure attendu de Karim Benzema.
Ce sera une après-midi particulière pour « Zizou »: l’entraîneur français, nommé en janvier 2016, fête son 100e match officiel sur le banc du Real. « On peut dire qu’aujourd’hui je suis un entraîneur, un entraîneur confirmé », a souri Zidane en conférence de presse.
Le programme (en heures GMT):
Joué vendredi:
(19h00) Espanyol Barcelone – Levante
Samedi:
(11h00) Athletic Bilbao – Séville FC
(14h15) Getafe – Real Madrid
(16h30) Alavés – Real Sociedad
(18h45) Atletico Madrid – FC Barcelone
Dimanche:
(10h00) Eibar – Deportivo La Corogne
(14h15) Gérone – Villarreal
(16h30) Malaga – Leganés
(18h45) Betis Séville – Valence
Lundi:
(19h00) Las Palmas – Celta Vigo
Classement: Pts J G N P bp bc dif
1. FC Barcelone 21 7 7 0 0 23 2 21
2. FC Séville 16 7 5 1 1 9 3 6
3. Valence CF 15 7 4 3 0 15 7 8
4. Atlético Madrid 15 7 4 3 0 12 4 8
5. Real Madrid 14 7 4 2 1 13 6 7
6. Betis Séville 13 7 4 1 2 14 11 3
7. Leganés 11 7 3 2 2 5 3 2
8. Real Sociedad 10 7 3 1 3 17 17 0
9. Villarreal 10 7 3 1 3 9 9 0
10. Levante 9 7 2 3 2 8 10 -2
11. Celta Vigo 8 7 2 2 3 13 11 2
12. Getafe 8 7 2 2 3 9 7 2
13. Athletic Bilbao 8 7 2 2 3 9 9 0
14. Espanyol Barcelone 8 7 2 2 3 7 11 -4
15. Deportivo La Corogne 7 7 2 1 4 9 16 -7
16. Gérone 6 7 1 3 3 6 11 -5
17. Las Palmas 6 7 2 0 5 5 13 -8
18. Eibar 6 7 2 0 5 3 17 -14
19. Alavés 3 7 1 0 6 3 10 -7
20. Malaga 1 7 0 1 6 4 16 -12