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Attaque aux drones : interrogations sur la capacité de l’Arabie saoudite à défendre son territoire

Une attaque aux drones a été perpétrée samedi 14 septembre contre deux sites pétroliers du géant Aramco en Arabie Saoudite. L’attaque a ciblé le site d’Abqaïq, le plus important centre de traitement de pétrole brut au monde, et les champs pétrolifères de Khurais, indique Le Point.

Cette attaque, revendiquée par les rebelles yéménites Houthis, a réduit de plus de moitié la production de pétrole de l’Arabie Saoudite, le plus gros exportateur en la matière, rapporte Al Jazeera. L’offre mondiale de pétrole a par conséquent chuté de 5%et les prix se sont envolés.

Que sait-on des armes utilisées ?

La nature exacte des frappes perpétrées n’est pas encore connue, note ce mardi le média Challenges. Si l’utilisation de drones est « généralement évoquée » depuis l’attaque, les photographies laissent plutôt penser à une attaque de missiles de croisière, explique Le Point, qui précise que l’état de certaines cibles permet de voir que des réservoirs ont été percés, sans qu’il n’y ait eu d’explosion.

« Des sources américaines estiment qu’il pourrait s’agir d’une attaque combinée de drones, donc d’engins pilotés à distance, et de missiles de croisière, dont la cible est programmée avant le vol », ajoute la même source.

« Les premières analyses des débris indiqueraient que les engins ont été fabriqués en Iran. Il pourrait alors s’agir de missiles Soumar, à moins que ce ne soient des Quds 1, sa version modifiée par les houthis qui ont revendiqué l’attaque depuis Beyrouth », détaille Le point.

Concernant les drones, « à supposer qu’ils aient été engagés, les houthis utilisent des Qasef-1, engins de conception chinoise copiés par l’Iran sous l’appellation Ababil-T, très utilisés par le Hezbollah libanais », poursuit la même source.

Qu’en est-il de la provenance de l’attaque ?

Selon Al Jazeera, le secrétaire d’État américain Mike Pompeo a rapidement accusé l’Iran d’être derrière cette attaque, mais sans avancer de preuve, des accusations rejetées par Téhéran. Pour le président américain Donald Trump, l’Iran semble être responsable de l’attaque, mais Washington veut des preuves, indique par ailleurs Al Jazeera.

La provenance des attaques n’est pas encore connue. « Les États-Unis disent aujourd’hui ne pas savoir d’où sont précisément partis les 17 ou 19 engins qui ont frappé Aramco, tout en indiquant qu’ils pourraient être partis très au nord des installations, soit en Irak, soit en Iran », explique Le Point, qui évoque un « territoire ultra surveillé par les moyens les plus sophistiqués au monde, non loin de la capitale Riyad, à quelques kilomètres du golfe arabo-persique et de l’Iran, avec des avions de surveillance en vol constant, des radars terrestres et navals ».

L’une des questions qui se posent suite à cette attaque est la suivante : comment un pays comme l’Arabie Saoudite, avec un équipement sophistiqué et un budget militaire conséquent, a-t-il pu subir une telle attaque ?

L’Arabie Saoudite a en effet un budget militaire de 67,6 milliards de dollars, le troisième au monde, selon le think-tank Sipri, indique Challenges. C’est également le premier importateur d’armement au monde (7,8 milliards de dollars en 2018), ajoute la même source, citant IHS Markit. L’Arabie Saoudite « dispose de systèmes de défense aérienne de différents types et différentes portées », note Challenges, en précisant : « pourtant, aucune alarme ne semble avoir sonné ».

« Il est proprement ahurissant que l’Arabie saoudite n’ait pas détecté ces attaques », estime François Heisbourg, conseiller spécial à la Fondation pour la recherche stratégique, cité par Challenges.

Selon Le Point, malgré les grosses commandes d’armes, il existe du côté de l’Arabie Saoudite une « incapacité à utiliser ces équipements dans les règles de l’art ». Un expert interrogé par le même média donne une explication. « La nuit, ils dorment », raille-t-il.

France Info évoque, entre autres, « l’amélioration continue de l’armement des Houthis », ainsi que des installations de traitement « exposées », dont l’usine d’Abqaiq, considérée comme la plus « vulnérable » par le Center for Strategic and International Studies.

La Russie, qui a appelé lundi la communauté internationale à “ne pas tirer de conclusions hâtives” après cette attaque. Son président Vladimir Poutine a proposé à Riyad d’acquérir des missiles russes pour défendre son territoire.

“Nous sommes prêts à aider l’Arabie saoudite pour qu’elle puisse protéger son territoire. On pourrait le faire de la même manière que l’Iran a déjà fait en achetant les systèmes de missiles russes S-300 et de la même manière que la Turquie a déjà fait en achetant les systèmes de missiles russes S-400”, a déclaré M. Poutine hier à Ankara. Ces armes “vont sûrement protéger n’importe quels sites d’infrastructures en Arabie saoudite”, a-t-il ajouté.

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