Un homme a ouvert le feu, ce lundi après-midi, devant une mosquée de Bayonne, dans le sud de la France. Bilan : deux blessés évacués à l’hôpital. L’auteur des tirs, un ancien candidat du Front national a été interpellé.
Pour plusieurs responsables de la communauté musulmane, il n’y a rien d’étonnant. L’attaque survient en plein débat sur le port du voile islamique dans l’espace public. En fait, le voile semble surtout servir de prétexte pour justifier un discours islamophobe décomplexé.
« Avec le climat actuel de stigmatisation de l’islam et des musulmans, il ne faut pas s’étonner que de tels actes puissent arriver », a souligné auprès de l’AFP le président de l’Observatoire national contre l’islamophobie, Abdallah Zekri, également délégué général du Conseil français du culte musulman (CFCM).
« Nous souhaitons un bon rétablissement aux blessés et nous demandons à tous les responsables du culte en cette période d’être très, très, vigilants », a ajouté M. Zekri.
Une inquiétude partagée par l’Union des Mosquées de France (UMF), qui dans un communiqué intitulé « Les lourdes conséquences des discours haineux sur nos concitoyens musulmans », « appelle les musulmans de France à l’extrême vigilance sans jamais perdre confiance dans les valeurs de paix et de respect qui animent l’immense majorité de nos concitoyens ».
« Dans ce climat anxiogène, nourri par les amalgames et les discours antimusulmans », estime l’organisation présidée par Mohammed Moussaoui, « ceux qui contribuent à la banalisation de la haine et du racisme prennent la lourde responsabilité d’exposer leurs concitoyens de confession musulmane à ce type d’attaque criminelle qui menace notre cohésion nationale et notre vivre ensemble ».
Sur BFM, le vice-président du CFCM, Anouar Kbibech, a également évoqué « la grande inquiétude des musulmans de France », « stigmatisés dans leurs pratiques religieuses par les différentes polémiques et les différentes attaques ».
De son côté, SOS Racisme a critiqué les « débats hystériques autours de la question du voile et du grand remplacement », expliquant être « révulsé » mais pas surpris par cette attaque.
Pour leur part, les responsables politiques de droite et de gauche ont vivement condamné l’attaque. En début de soirée, le président Emmanuel Macron a indiqué « condamner avec fermeté l’attaque odieuse perpétrée devant la mosquée de Bayonne ». « J’adresse mes pensées aux victimes. La République ne tolérera jamais la haine. Tout sera mis en œuvre pour punir les auteurs et protéger nos compatriotes de confession musulmane. Je m’y engage », a-t-il aussi déclaré.
Je condamne avec fermeté l’attaque odieuse perpétrée devant la mosquée de Bayonne. J'adresse mes pensées aux victimes. La République ne tolérera jamais la haine. Tout sera mis en œuvre pour punir les auteurs et protéger nos compatriotes de confession musulmane. Je m’y engage.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) October 28, 2019