La mise sur pied d’une force multinationale et les frappes américaines et britanniques n’ont pas réussi à briser le blocus maritime imposé à Israël par les Houthis du Yémen. Ce sont paradoxalement trois pays arabes qui sont venus au secours de l’État hébreu avec une incroyable efficacité.
Au moment où les Palestiniens de la bande de Gaza meurent par milliers sous les bombes de l’armée israélienne, certains pays arabes semblent avoir d’autres priorités.
Leur souci est d’abord d’éviter l’asphyxie à l’économie israélienne des suites de la perturbation de la navigation maritime vers ce pays par les actions des rebelles yéménites au niveau de la Mer Rouge et du golfe d’Aden.
Depuis le 19 novembre, les Houthis mènent des attaques contre les navires ayant un lien avec Israël ou se dirigeant vers ses ports.
Ils affirment agir ainsi en soutien à la bande de Gaza qui subit des bombardements intensifs et indiscriminés de l’armée israélienne depuis le 7 octobre dernier.
En quatre mois, 27 000 civils ont été tués dans l’enclave palestinienne, dont une majorité de femmes et d’enfants, et des milliers de corps pourraient se trouver encore sous les décombres des bâtiments détruits.
Pour mettre fin aux attaques des Houthis, les États-Unis et une dizaine de pays occidentaux ont mis en place à la mi-décembre une force multinationale qui patrouille en Mer Rouge et dans le golfe d’Aden, une zone par laquelle transitent 12% du commerce international.
Pour contourner le blocus des Houthis, des pays arabes au secours d’Israël
Américains et Britanniques multiplient également les frappes sur les positions des Houthis dans les territoires qu’ils contrôlent au Yémen. Pendant ce temps, les grands armateurs internationaux évitent la zone, optant pour de longs et coûteux détours par la pointe sud de l’Afrique, ce qui a engendré une hausse des prix du fret maritime.
Cependant, aucune de ces actions ne s’est avérée efficace pour sauver l’économie israélienne. Contrairement à un plan discret exécuté par les amis arabes d’Israël.
Le plan a été révélé par un média israélien, la chaîne de télévision Chanel 13. Il s’agit d’un « pont terrestre » sur plusieurs centaines de kilomètres qui va du Golfe arabique jusqu’en Israël.
Les marchandises en provenance des pays asiatiques sont déchargées dans les ports émiratis puis acheminées par route jusqu’en Israël via l’Arabie Saoudite et la Jordanie.
Selon le média israélien, ce « pont terrestre » est très efficace puisque le marché intérieur israélien est de nouveau alimenté normalement et tous les produits qui ont commencé à manquer après le 19 novembre sont de nouveau disponibles.
La Jordanie entretient des relations diplomatiques avec Israël depuis 1994, les Emirats arabes unis ont normalisé leurs relations avec l’État hébreu en 2020 et l’Arabie Saoudite s’apprêtaient à le faire juste avant le déclenchement de la guerre en cours à Gaza le 7 octobre 2023.
La mise en place du « pont terrestre » arabe, baptisé la « route terrestre de la honte » sur la plateforme X survient alors que la population de Gaza est privée de tout du fait du blocus israélien qui empêche l’arrivée de l’aide humanitaire internationale.
Dès le début de la guerre, les Américains avaient eux aussi mis en place un pont aérien et maritime pour livrer des milliers de tonnes d’armes à l’armée israélienne.