Comme lors de chaque attaque terroriste, Donald Trump a réagi vite, très vite, à l’attentat perpétré vendredi dans le métro londonien, provoquant la colère de Theresa May et un nouvel accroc dans la “relation spéciale” entre Londres et Washington.
Quelques heures à peine après l’explosion d’une bombe dans une station de métro du sud-ouest de Londres, et alors que les investigations débutaient à peine, le président américain a décoché une flèche à la police britannique à qui il a reproché un manque d’anticipation.
“Autre attaque à Londres par un terroriste raté. Ce sont des gens malades et déments qui étaient dans la ligne de mire de Scotland Yard. Il faut être proactif!” a-t-il lancé.
La réponse de la dirigeante britannique a été cinglante: “Je pense qu’il n’est d’aucune aide pour quelqu’un de spéculer sur une enquête en cours”, a-t-elle lancé dans un message télévisé à l’issue d’une réunion d’urgence de son cabinet.
Les autorités britanniques n’ont encore rien révélé de l’identité du ou des auteurs de l’attaque dans le métro de Londres, perpétrée à l’aide d’un engin explosif artisanal, selon l’unité antiterroriste de la police londonienne.
Interrogé, lors d’une brève apparition dans les jardins de la Maison Blanche, sur le fait de savoir s’il avait été “briefé” par ses services, M. Trump a répondu “oui” sans qu’il soit possible de dire avec certitude s’il parlait spécifiquement de l’attentat de vendredi ou de la menace terroriste en général.
“Vrai ou pas – et je suis certain qu’il ne sait pas – ceci est vraiment malvenu de la part du dirigeant de notre allié et partenaire dans le renseignement”, a déploré Nick Timothy, ancien responsable du cabinet de Mme May.
Les tweets matinaux du locataire de la Maison Blanche ont été d’autant plus mal accueillis de l’autre côté de l’Atlantique qu’il ne s’agit pas du premier incident.
Le gouvernement britannique s’était montré furieux lorsque des fuites dans la presse américaine attribuées à des sources officielles avaient révélé des informations sur l’attentat meurtrier de Manchester, qui a fait 22 morts lors d’un concert en mai 2017.
Preuve du courroux de Downing Street, Mme May avait profité d’un sommet de l’OTAN à Bruxelles pour faire directement part au dirigeant américain de son agacement.