L’attentat à la voiture bélier commis jeudi 13 février à Munich (Allemagne) a fait 37 blessés et deux morts. Les deux victimes sont une Algérienne trentenaire et sa fille de deux ans, a annoncé leur famille.
Amel, 37 ans, et sa fille Hafsa, 2 ans, ont succombé à leurs blessures samedi 15 février. La famille des deux victimes est sortie du silence pour appeler à ne pas instrumentaliser l’affaire politiquement et ne pas attiser la haine.
La police a interpellé le suspect, un Afghan de 24 ans. Jeudi, il a foncé avec sa voiture sur une foule compacte qui participait à une manifestation organisée par le syndicat Verdi. Il aurait déclaré aux enquêteurs avoir agi par « motivation religieuse ».
Amel était parmi les manifestants. Elle poussait la poussette de sa fille de deux ans à l’arrière de la marche lorsque le terroriste a commis son acte. La femme et sa fille étaient comptabilisées parmi les 39 blessés annoncés par la police. Samedi, elles ont succombé.
Ce dimanche, le mari et père des deux victimes s’est exprimé dans le journal allemand Süddeutsche Zeitung, sans toutefois dévoiler son nom.
Amel et Hafsa, deux Algériennes tuées dans l’attentat de Munich
L’homme de 38 ans a expliqué que la poussette vue sur les images diffusées par les médias après l’attentat est celle de sa fille.
Il a révélé que sa défunte femme est née en Algérie et est arrivée en Allemagne très jeune, à l’âge de 4 ans. Amel était ingénieure en environnement et travaillait pour la municipalité de Munich comme responsable de secteur au sein du service d’assainissement de la ville.
L’homme a reconnu le « bon travail » fait par la police et toutes les forces d’intervention, les infirmiers et les psychologues qui, a-t-il assuré, l’ont « beaucoup soutenu ».
Par ailleurs, dans un communiqué remis aux médias, la famille et les proches des deux victimes ont expliqué que Amel était « engagée pour la justice » et « militait pour la solidarité, l’égalité », et « les droits des travailleurs et contre la xénophobie et l’exclusion ». C’est à ce titre qu’elle était présente à la manifestation.
« Il était très important pour elle de transmettre ces valeurs à sa fille », a ajouté la famille, qui a souhaité que ce drame ne soit pas utilisé « pour attiser la haine », ou « instrumentalisé politiquement ». Les photos des deux victimes n’ont pas été rendues publiques.