Le pape François Ier a lancé ce vendredi un appel aux responsables religieux musulmans et chrétiens à s’opposer à la violence commise au nom de Dieu, rapporte ce samedi le journal Le Monde.
« Ensemble, […] redisons un ‘non’ fort et clair à toute forme de violence, de vengeance et de haine commises au nom de la religion ou au nom de Dieu. Ensemble, affirmons l’incompatibilité entre violence et foi, entre croire et haïr », a déclaré le souverain pontife au cours du premier discours de la visite entreprend actuellement en Égypte.
Cette visite intervient près de trois semaines après les attentats anti-coptes d’Alexandrie et de Tanta ayant entraîné la mort de 45 personnes et revendiqués par l’État islamique (Daech). « Vos souffrances sont nos souffrances », a déclaré le pape au cours d’une cérémonie en hommage aux victimes, ajoutant que : « Leur sang innocent nous unit ».
Le pape François a dans ce contexte apporté son soutien à la politique menée par le président égyptien, Abdel Fatah Al-Sissi, et a appelé à faire de lui le chef de file régional de la lutte contre le terrorisme.
Le pape attribue à l’Égypte « un rôle irremplaçable au Moyen-Orient » face à la « violence aveugle et inhumaine » causée « par le désir borné de pouvoir, du commerce des armes, par de graves problèmes sociaux et par l’extrémisme religieux qui utilise le saint nom de Dieu pour perpétrer des massacres et des injustices inouïs ».
Le souverain pontife a en outre mis en demeure les responsables religieux de prendre toute leur part dans le rejet de cette violence. « En tant que responsables religieux, nous sommes donc appelés à démasquer la violence sous les airs d’une prétendue sacralité. […] Nous sommes tenus de dénoncer les violations contre la dignité humaine et contre les droits humains, de mettre au jour les tentatives de justifier toute forme de haine au nom de la religion et de les condamner comme falsification idolâtrique de Dieu », a déclaré le pape François Ier.
Ce dernier a par ailleurs plaidé pour un dialogue inter-religieux qui conjugue « le devoir de l’identité, le courage de l’altérité et la sincérité des intentions ». « L’unique alternative à la civilisation de la rencontre, c’est la barbarie de la confrontation », a insisté le pape.