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Au Maroc, à 5 € le kilo, la sardine devient un mets de luxe

Au Maroc, à 5 € le kilo, la sardine devient un mets de luxe

Au Maroc, les prix de la sardine, « le poisson du pauvre », flambent et atteignent 50 dirhams le kilo, soit près de 5 €. Un prix très élevé qui la rendent inaccessible pour de nombreux ménages modestes, déjà éprouvées par l’inflation et les hausses des autres produits alimentaires. La presse marocaine dénonce une absence de contrôle.

À cause d’une flambée spectaculaire de son prix, la sardine n’a jamais autant mal porté son nom de « poisson du pauvre » au Maroc. Selon les médias marocains, le prix d’un kilo de sardine, qui ne coûtait pas plus de 10 dirhams, atteint désormais les 50 dirhams dans certains points de vente de la région côtière d’El Hoceima, soit près de 5 €, un record.

Maroc : la sardine à 50 dirhams le kilo

Légère, goûteuse et autrefois pas chère, la sardine constituait un plat très consommé dans la région, notamment pendant l’été, explique le site d’information Bladi. Avec les prix actuels, peu de gens peuvent encore se le permettre.

Alors que certains expliquent cette flambée des prix par une tendance à la spéculation et une absence de contrôle et de surveillance de la part des autorités compétentes, d’autres assurent que le problème est plus profond.

En effet, selon le média Maroc diplomatique, on assiste à une véritable « pénurie » de la sardine au Maroc qui est « passée sous silence » par les autorités. Cette pénurie, ajoute la même source, est essentiellement due à « la concentration élevée de la pêche à ce poisson dans certaines zones géographiques ».

Plus de 600.000 tonnes de sardines pêchées par le Maroc en 2023

Mais ce qui est étonnant c’est que cette pénurie sévit alors que le réchauffement climatique a plutôt eu des répercussions « bénéfiques » concernant la pêche à la sardine au Maroc. En effet, le Maroc a pu capturer en 2023 plus de 600.000 tonnes de sardines.

Citant une étude publiée dans la revue Scientific Report, le média marocain explique que les sardines migrent de plus en plus vers le Nord, longeant notamment les côtes de l’Afrique de l’ouest, créant une « abondance record » dans les zones subtropicales et une diminution dans la région intertropicale.

Mais parallèlement à cette abondance, une instabilité du marché des sardines a vu le jour, causée notamment pas « une forme de concurrence géographique apparue entre 2021 et 2022 », débouchant sur des pénuries dans plusieurs régions marocaines.

Paradoxalement, et alors qu’il devait profiter de cette abondance, le citoyen marocain se retrouve obligé de payer plus pour un aliment jadis accessible, d’où l’importance de la composition des bancs de sardines pour la pêche côtière et hauturière afin de contrer la disparité entre les zones de pêche, indique encore le média marocain.

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