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Au Maroc, les prix de l’huile d’olive s’envolent, les professionnels s’affolent

Une nouvelle année difficile s’annonce pour la filière de l’oléiculture au Maroc. Alors que l’olivier est toujours confronté à la sécheresse, les Marocains quant à eux devront encore faire face à une flambée des prix de l’huile d’olive.

La production de l’huile d’olive au Maroc est confrontée à une grave crise. Entre la chute de la production et la montée en flèche des prix, tout en passant par le risque de fermeture des huileries, les acteurs de ce secteur ne savent plus où donner de la tête.

Maroc : un litre d’huile d’olive à presque 15 €

« L’huile se vendra à 150 DH (près de 15 €) le litre l’année prochaine », s’est indigné, le 23 juillet dernier, Kamal Ben Khaled, député du Rassemblement national des indépendants (RNI), alors que le salaire minimum est de 3422 dirhams, soit un peu moins de 342 euros.

Interpellant le ministre de l’Agriculture, Mohamed Sadiki, il a aussi dénoncé les prix des oliviers qui, selon lui, se vendent sur pied à 15 dirhams.

En effet, l’huile d’olive qui se vendait au Maroc à environ 90 DH le litre au début de l’année, s’affiche désormais à 140 DH le litre dans certaines régions du Royaume, soit une hausse de 55%, fait savoir le média Maroc Diplomatique, ce qui rend les craintes du député largement justifiées. En 2021, son prix ne dépassait pas 50 dirhams.

Outre le prix de l’huile d’olive qui connaît un bond significatif, le député redoute également  « la fermeture des huileries et le licenciement de leurs employés ». Il précise que 65 usines de transformation d’olive risquent de mettre la clé sous le paillasson, rapporte Le 360. Une perspective qui aggraverait le chômage qui est déjà élevé au Maroc. En 2023, la sécheresse a fait perdre 300.000 emplois dans le secteur agricole.

Le Maroc ne va pas exporter son huile d’olive cette année

Pour le ministre, cette situation est due principalement aux fortes chaleurs, mais aussi à la spéculation. En effet, le responsable, bien qu’il ait évoqué le problème de la sécheresse qui fait baisser la production et monter les prix de l’huile d’olive au Maroc, a également reconnu que des ventes précipitées sont effectuées avant même le démarrage de la récolte.

Ainsi, des quantités insuffisantes d’olive sont vendues à des prix exorbitants, explique le ministre pour qui l’une des solutions demeure la suspension de l’importation de l’huile d’olive cette année. Une mesure qui a été déjà adoptée par le gouvernement, rapporte le Maroc Diplomatique.

Les professionnels veulent des mesures urgentes

La même source souligne qu’il s’agit d’une « crise sans précédent » qui est principalement causée par la chaleur, la faible pluviométrie et le manque d’irrigation.

En plus de la sécheresse, des professionnels interrogés par Hespress, mettent en cause aussi la « propagation de maladies telles que la verticilliose et l’apparition de ravageurs comme la mouche de l’olive. »

Après une année difficile pour la filière, l’Association régionale des oléiculteurs de la région Marrakech-Safi s’est alarmée de la non floraison des oliviers, ce qui signifie une baisse de la production en 2024. Affolés, les professionnels du secteur demandent au gouvernement de prendre des mesures urgentes pour faire face à la situation, comme l’arrêt des exportations, des aides financières, la lutte contre la spéculation, des programmes de recherches pour lutter contre les maladies qui touchent les oliviers.

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