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Au moins 80 maires de Bejaia et Tizi Ouzou refusent d’organiser la présidentielle

Au moins 80 maires de Bejaia et Tizi Ouzou refusent d’organiser la présidentielle

Une quarantaine de présidents d’APC de la wilaya de Tizi Ouzou ont annoncé, ce mardi 24 septembre, leur refus de contribuer au déroulement de l’élection présidentielle du 12 décembre prochain.

Leur coordination s’est réunie lundi en présence d’une quarantaine de P/APC. « Nous réitérons notre position immuable de rejet du futur simulacre visant le maintien du même système contre la volonté des millions d’algériennes et d’algériens » » est-il écrit dans la déclaration finale.

Cette décision a été prise, est-il expliqué, « après avoir pris acte de la volonté du pouvoir illégal et illégitime à maintenir la tenue des élections présidentielles pour le 12/12/2019, qui sont rejetée par le peuple dans le fond et dans la forme ».

« Considérant l’institution d’une autorité pour l’organisation des élections dans son contexte de création, ses premières pratiques, ainsi que sa composante, incarnée par son président dont le parcours renseigne bien sur sa fidélité au système mafieux, nous dénonçons cette énième manœuvre de perpétuer le régime en place », dénoncent encore ces présidents d’APC qui condamnent aussi les multiples pressions exercées à l’encontre des agents de l’administration.

A Bejaia, quarante maires ont confirmé, lundi 23 septembre, leur refus d’organiser la présidentielle, selon un document publié par la coordination locale des maires.

« Suite à l’annonce du lancement de l’opération de révision exceptionnelle des listes électorales, en prévision de la prochaine élection présidentielle prévue le 12 décembre 2019, nous, majorité des présidents d’APC de la wilaya de Béjaïa avons décidé, à l’issue d’une réunion tenue aujourd’hui même, de réitérer notre décision et attestons ne pas répondre à l’appel de la commission nationale des élections », écrivent-ils dans une déclaration accompagnée de la liste des signataires.

« Nous condamnons catégoriquement les multiples pressions et harcèlements exercés par cette instance illégitime, désignée par un pouvoir de même nature, sur les fonctionnaires communaux. Nous rappelons que les lois stipulent que tous les documents parvenant aux APC sont soumis à l’approbation des maires. Nous leur assurons que l’autorité que nous exerçons sur les fonctionnaires ne saurait souffrir d’exception en ce qui concerne les secrétaires généraux et que nous n’accepterons pas qu’une autre autorité se substitue à la nôtre », ajoutent-il.

Hier, l’Autorité nationale indépendante des élections, qui gère officiellement tout le processus électoral, a commenté ces initiatives. Pour son porte-parole, Ali Draâ, l’élection présidentielle aura lieu dans toutes les communes d’Algérie.

« Il y a des mairies qui refusent d’organiser les élections. Il y a d’autres communes dont les moyens ne leur permettent de lancer l’opération. Mais à partir de demain, l’opération (de révision des listes électorales) va démarrer dans toutes les communes du pays. Dans les 1541 communes que compte le pays », a-t-il dit lors d’une conférence de presse.

Pour Ali Draâ, même les communes dont les maires refusent d’organiser le scrutin seront concernées. « Le maire n’est le responsable de l’organisation de l’élection. Le maire qui dira « moi je n’organise pas les élections », on lui dira : reste dans ton bureau parce que tu n’es pas concerné à l’origine par l’organisation des élections ».

Avant de conclure : « Il y a une nouvelle autorité qui a ses structures et il y a une société et un peuple qui veut voter et personne ne peut empêcher le citoyen de voter ».

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