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Au Parlement suédois, la “Gandhi du Sahara occidental” dénonce les complices du Maroc

La militante sahraouie des droits de l’Homme et prix Nobel alternatif 2019, Aminatou Haidar, a appelé le gouvernement suédois à appliquer la décision du Parlement suédois prise en 2012 reconnaissant la République arabe sahraouie démocratique (RASD).

Mme Haidar a déclaré lors d’un séminaire spécial organisé mardi au Parlement suédois, que “le peuple sahraoui était ravi de la décision du Parlement de reconnaître la République sahraouie en 2012 mais regrette que le gouvernement suédois ne l’a pas appliquée”, rapporte l’agence officielle.

La militante sahraouie, surnommée la “Gandhi du Sahara occidental” a été accueillie mardi, au Parlement lors de ce séminaire organisé par le parti vert suédois, les démocrates chrétiens, les partis du centre, de la gauche, de la social-démocratie et du parti libéral, en coopération avec la “Right Livelihood Foundation”, afin de permettre aux lauréats du prix “Nobel alternatif” de cette année, de parler de leurs expériences et de leur travail. Plus de 300 invités ont assisté au séminaire.

Dans sa déclaration devant le Parlement, Aminatou Haidar a déploré “l’image et le message que l’Union européenne donne aujourd’hui au monde entier, et particulièrement au Sahara occidental”, ce qui, selon elle, est “une image effrayante et scandaleuse”.

“C’est l’image d’une Europe froide, isolée et inhumaine qui diffuse un message de haine, de manque de respect pour le droit international et même pour le droit européen. Une Europe qui vénère des intérêts au détriment des lois et des droits de l’Homme et des peuples”, a-t-elle soutenu.

“Une Europe qui soutient sans vergogne des régimes autoritaires sans loi et, pire encore, une Europe qui participe concrètement à l’oppression des peuples par son soutien économique, financier et politique à ces régimes, y compris au régime expansionniste marocain, principale cause de tous les conflits politiques et l’instabilité de la sécurité dans la région du Maghreb depuis les années 1960”, a souligné Mme Haidar.

Haidar dénonce les complices de l’occupant marocain

La présidente de l’Association des défenseurs des droits de l’Homme des Sahraouis (CODESA) a rappelé à que “c’est le Maroc qui utilise l’immigration clandestine, la drogue, des hommes politiques corrompus et le

terrorisme pour forcer votre pays à fermer les yeux sur ses crimes et à le soutenir en devenant eux-mêmes complices. Le monde entier est conscient de cette vérité, mais tout le monde ferme les yeux parce qu’il doit jouer le jeu!”.

Elle a en outre indiqué que même en Suède, “connue depuis des décennies pour ses valeurs démocratiques, le Maroc a réussi, il faut le dire, à vous obliger à fermer les yeux sur votre décision prise en 2012 ici au Parlement suédois de reconnaître la République arabe sahraouie démocratique. C’est très triste et cela a profondément blessé les Sahraouis et leurs amis partout dans le monde”, a regretté Mme Haidar.

Le peuple sahraoui, ajoute-t-elle, “ne comprend pas pourquoi les pays européens sont d’accord avec le régime marocain pour faire pression sur la victime, le peuple sahraoui et son représentant légitime, le Front Polisario, juste pour faire plaisir au Maroc?”.

Elle a rappelé la récente déclaration du gouvernement espagnol, mercredi dernier, “que les camps de réfugiés sahraouis sont dangereux pour les Espagnols en raison d’une supposée situation instable dans le nord du Mali.

Sachant que cette déclaration a été faite par l’Espagne immédiatement après la visite du ministre des Affaires extérieures marocain à Madrid”, a-t-elle déclaré.

D’autre part, le modérateur de la rencontre a également invité deux parlementaires suédois, Fredrik Malm, représentant les sociaux-démocrates, et Kenneth Forslund, du parti libéral, qui étaient tous deux parmi les partisans de la reconnaissance de la RASD en 2012. Ils ont affirmé que leur pays avait été soumis à d’énormes pressions du Maroc et de ses alliés européens pour le dissuader de mettre en œuvre la décision du Parlement suédois de 2012.

Ils ont également reconnu que le Maroc utilise malheureusement la carte de l’immigration contre l’Union européenne pour l’empêcher d’adopter une position positive par rapport à la question sahraouie.

Après la longue tournée organisée par la Fondation, avec des escales à Berlin, Zurich et Genève, la militante sahraouie est arrivée à Stockholm, où elle a tenue des réunions importantes avec des hommes politiques et des organisations internationales.

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