Le premier salon Éducation USA a été organisé ce lundi au Palais de la Culture d’Alger où 18 universités étaient présentes afin d’encourager les étudiants et lycéens algériens à faire des études aux États-Unis. Ces derniers étaient au rendez-vous de cet événement, premier du genre en Algérie.
Plusieurs centaines d’étudiants et parents venus des quatre coins du pays ont pu, cinq heures durant, s’informer sur les études et programmes proposés par les universités américaines diverses et variées.
« Malheureusement, il y a moins de 300 étudiants algériens qui étudient actuellement aux États-Unis, sur environ un million d’étudiants étrangers », déplore Ana Escrogima, chargée des Affaires publiques à l’Ambassade des États-Unis. « Nous savons que le premier choix des Algériens souhaitant étudier à l’étranger tend généralement à être l’Europe ou les pays voisins, pour des raisons évidentes comme la proximité et les systèmes éducatifs similaires. Mais nous voulons essayer de changer ce nombre. Je pense que ce salon est un bon début », ajoute-t-elle.
Les récentes actions et déclarations du nouveau président américain Donald Trump au sujet des musulmans ne semblent dans l’ensemble pas avoir affecté l’image des États-Unis aux yeux des étudiants ou parents, et l’ambassade américaine veut se montrer rassurante.
« Même avec les changements dans l’administration, les étudiants internationaux sont encore les bienvenus aux États-Unis », rassure Ana Escrogima. « Nos programmes sont toujours en cours et nous sommes bien entendu toujours en campagne de recrutement pour le programme Fullbright. Cela demeure une constante de notre politique éducative et les étudiants algériens sont plus que bienvenus », affirme la chargée des Affaires publiques de l’Ambassade.
Karen Bauer, coordinatrice pour la région MENA d’Éducation USA, sorte d’équivalent américain du programme Campus France, tient également à se montrer rassurante sur le climat accueillant au sein des universités américaines.
« Les institutions américaines veulent des étudiants internationaux et nombre d’entre eux veulent des étudiants algériens », affirme-t-elle. « Il y a une grande campagne dans les universités américaines ‘vous êtes bienvenus ici’. Nous voulons vraiment être accueillants pour les étudiants. Nous voulons qu’ils fassent d’excellentes études et qu’ils reviennent en Algérie, avoir du succès dans leur domaine d’étude et apporter une contribution à leur société », renchérit-elle.
Un sentiment qui semble être largement partagé par les étudiants et les parents. « C’est vrai que Barack Obama était meilleur et plus accueillant, mais au final on sait bien que ce n’est que de la politique », pense Djamel, père d’une jeune étudiante en pharmacie. « Au final les Américains ce qui les intéresse c’est l’argent. Si les étudiants sont prêts à payer les sommes faramineuses, ils seront toujours les bienvenus je pense », ajoute-t-il.
La question du coût très élevé des études aux États-Unis aura en effet été au cœur des préoccupations de tous ceux qui ont fait le déplacement. « Je suis venu par curiosité mais surtout pour me renseigner sur les bourses proposées, car les prix sont prohibitifs », explique Lotfi, étudiant à l’université de Bab Ezzouar. Intéressé par l’idée de refaire ses études à Kansas State University, il indique avoir été déçu d’apprendre que la bourse proposée par l’université ne couvrait que 5 000 des 30 000 dollars annuels exigés. Le reste devant être à sa charge.
« Comparé aux autres universités, je dirais que nous sommes relativement peu chers. Nous ne sommes pas l’université la moins coûteuse mais nous ne sommes certainement pas la plus coûteuse », explique le représentant de l’université du Kansas. « Nous sommes géographiquement situés au milieu des États-Unis et nous avons par conséquent un niveau de vie relativement faible, ce qui permet de garder nos coûts relativement bas », ajoute-t-il.
Plusieurs élèves tentés d’effectuer leurs études au campus qatari de la très prestigieuse université de Georgetown ont également dû tempérer leur désir face au coût des études à Doha, une année d’études coûtant en effet près de 63 000 dollars. Le représentant de l’université de Georgetown insiste cependant sur le fait que de nombreux programmes sont en place pour réduire les coûts. « Chaque étudiant remplit ce qu’on appelle un profil CSS, qui nous permet de déterminer la capacité de paiement de sa famille. Si le profil indique qu’il ne peut payer que 10 000 dollars par an alors on dit ok, et nous trouverons un moyen de couvrir le reste de la somme », explique-t-il.
Bien plus que Donald Trump, c’est surtout le coût rédhibitoire des études aux États-Unis qui semble avoir brisé ce lundi dans ce salon le naissant rêve américain pour bon nombre d’étudiants algériens.