Le Mobile World Congress (MWC), plus grand salon dédié à la téléphonie mobile du monde, s’est déroulé la semaine dernière à Barcelone.
Plus de 107.000 personnes se sont déversées quatre jours durant dans la capitale de la Catalogne pour découvrir les centaines d’innovations présentées durant le salon, couvrant des dizaines de secteurs différents. Dans le secteur de la santé en particulier, une entreprise propose notamment de révolutionner le domaine de formation des professionnels de santé.
SimforHealth est une jeune entreprise française basée à Bordeaux mais présente également à Boston, Paris et Montréal. Leur participation au MWC a été rendue possible grâce à leur collaboration avec le géant de la téléphonie HTC, venu présenter cette année encore son casque de réalité virtuelle (VR) Vive. La compagnie française utilise ce casque VR afin de mettre en place des applications de formation de médecins et autres professionnels de santé, notamment par le biais de simulations.
Développé initialement en collaboration avec le département de médecine vasculaire et endovasculaire de l’université américaine Stanford, la simulation présentée permet de mettre en immersion le participant dans un bloc opératoire, dans le rôle d’un résident en médecine à l’Université de Stanford et devra, en partenariat avec l’instructeur, se préparer pour le placement d’un stent (endoprothèse vasculaire).
TSA a pu tester le logiciel avec le casque VR et accomplir les différentes procédures dans le stand SimforHealth au MWC. De l’étape de l’anesthésie à l’opération, l’expérience en est impressionnante.
Alors que la main gauche doit maintenir la sonde d’échographie, la main droite doit insérer le fil à l’intérieur du patient tandis que le regard doit se concentrer sur ce qui se passe sur l’écran de l’échographe. Le logiciel reproduit ainsi, avec un grand réalisme, la difficulté à effectuer la procédure en coordonnant tous les différents mouvements.
L’ensemble de la procédure est effectuée en présence d’un assistant chirurgien, en l’occurrence l’un des concepteurs du logiciel, qui guide le participant dans l’accomplissement des tâches.
Car outre le fait de fournir une reconstitution complète de l’environnement en 3D avec un patient virtuel, l’objectif pédagogique de cette fonctionnalité est de mettre en évidence l’importance de la communication dans les situations médicales.
« En médecine, il est important de pouvoir travailler ensemble, à la fois dans la prise de décision ainsi que dans la réalisation de procédures communes », explique le Dr Vincent Varlet, directeur médical de SimforHealth.
« On digitalise l’environnement de santé pour former les médecins, les infirmiers et tous les professionnels de santé », indique Xavier Abadie, directeur du Développement international de SimforHealth, interrogé par TSA.
« La réalité virtuelle permet d’avoir des outils très adaptés aux procédures pour savoir comment on fait, quels sont les gestes, et l’apprentissage par la répétition des gestes et des situations », explique-t-il.
« Tous les cas cliniques sont systématiquement et exclusivement validés par des médecins et des entités universitaires et hospitalières. La caution médicale est systématique pour valider la pertinence du contenu avant qu’une formation ne soit mise en ligne », affirme en outre le directeur du Développement international de SimforHealth.
Outre la formation de chirurgiens, le logiciel peut également s’adapter aux soins infirmiers ou même aux soins vétérinaires pour contribuer à la formation de l’ensemble des professionnels de santé. Les applications de SimforHealth sont d’ores et déjà commercialisées, y compris la formation par réalité virtuelle qui est actuellement utilisée à l’hôpital de Stanford en Californie.
« De manière générale, pas seulement avec la réalité virtuelle, SimforHealth a déjà formé plus de 30.000 professionnels de santé dans le monde », affirme M. Abadie.
Les applications de SimforHealth ont notamment trouvé écho auprès de professionnels de santé en Algérie, sans que cela n’ait pour l’heure abouti à de suites concrètes.
« On a eu quelques sollicitations l’année dernière venant d’Algérie. Je reste persuadé que l’Algérie est un pays qui va offrir beaucoup d’opportunités », estime M. Abadie, directeur du Développement international de SimforHealth.
La filiale algérienne du groupe pharmaceutique AstraZeneca aurait notamment fait part de son intérêt pour amener cette technologie en Algérie.
« L’énorme avantage des solutions digitales est qu’elles peuvent s’adapter au contexte des environnements. Parce que l’on sait très bien que même si globalement les gestes restent les mêmes et qu’on va soigner un patient dans les grandes lignes de la même manière partout, malgré tout il peut y avoir des particularités locales et des manières différentes de prendre en charge les patients. Reproduire l’environnement fidèlement est très important pour nous afin de maximiser l’immersion », conclut-il.