Le premier jour d’une campagne de « désobéissance civile » a débuté ce dimanche au Soudan afin de demander le départ du Conseil militaire de transition qui a pris le pouvoir au pays depuis la destitution du président Omar el-Bechir.
C’est l’Association des professionnels soudanais (SPA), acteur majeur de l’opposition civile, qui a appelé à commencer ce dimanche cette campagne qui ne se terminerait « que lorsqu’un gouvernement civil aura été annoncé », rapporte France 24.
La décision de lancer cette campagne a été prise en réaction à la répression sanglante effectuée par l’armée soudanaise contre les manifestants qui organisaient depuis plusieurs semaines un sit-in depuis le QG de l’armée à Khartoum.
Pour la SPA, la désobéissance civile constitue « un acte pacifique, capable de mettre à genoux le plus puissant arsenal d’armes au monde ». La forme et contours que doit prendre cette campagne de « désobéissance civile » n’ont pas été clairement définis.
Cette campagne s’est manifestée ce dimanche par une grève générale, les rues de la capitale et de plusieurs villes du pays étaient désertes et la quasi-totalité des rideaux des magasins étaient fermés. De nombreuses vidéos donnent un aperçu des rues de la capitale soudanaise aux allures de ville morte.
Des images diffusées sur Internet ont également montré l’aéroport déserté par le personnel en grève, entraînant le blocage des valises des passagers.
L'aéroport ce matin, valises de passagers bloqués du fait de la grève de son personnel.#SoudanDésobéissanceCivil#JesuislarevolutionSiudanaise #SIMEnglish #SIMFrench pic.twitter.com/NQFfINabcr
— إعلام السودان المستقل – Sudan Independent Media (@SudanIM5) June 9, 2019
A Khartoum, la police a tiré des gaz lacrymogènes sur des manifestants qui tentaient d’ériger des barrages routiers, autre moyen trouvé par les manifestants pour leur campagne de désobéissance civile, rapporte l’AFP. A Bahri, quartier du nord de la capitale, la police antiémeute a rapidement tiré des gaz lacrymogènes sur des manifestants qui rassemblaient des briques, des pneus, des pierres, des bouts de fer ou des troncs d’arbres. « Presque toutes les routes dans le quartier de Bahri ont des barrages. Les manifestants empêchent même les habitants d’aller au travail », a déclaré un témoin cité par la même source.
La campagne de désobéissance civile a quant à elle trouvé un écho favorable sur les réseaux sociaux, où plusieurs internautes ont apporté leur soutien à cette initiative. « La désobéissance civile est l’une des méthodes de résistance pacifique pour renverser le régime du conseil militaire, une nouvelle leçon des leçons de la révolution soudanaise », affirme notamment une internaute.
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