Prévu ce mercredi 25 décembre au tribunal de Sidi M’hamed, le procès d’Issad Rebrab a été finalement reporté à mardi prochain, 31 décembre.
L’industriel, poursuivi pour infraction à la législation des changes et placé en détention provisoire depuis le 24 avril, devra rester au moins une semaine de plus en prison puisque la demande de sa remise en liberté provisoire a été rejetée.
M. Rebrab ne semble pas affecté par les huit mois qu’il a passés en détention. Il est entré dans le box des accusés souriant et saluant ses proches, présents en force dans la salle.
L’homme d’affaires est accusé d’avoir surfacturé une machine destinée à sa société nouvellement créée, EvCon, destinée à fabriquer des membranes pour la production d’eau ultra-pure. Il a toujours expliqué qu’il ne pouvait pas y avoir de surfacturation puisque la machine en question était un prototype, donc sans point de comparaison pour déterminer son prix réel.
Quand la présidente de la session lui a demandé s’il était prêt à être jugé, Issad Rebrab a d’abord réclamé un traducteur, expliquant qu’il ne maîtrisait pas la langue arabe. Il a aussi signifié que la présence du gérant de la société EvCon, « qui maîtrise mieux le dossier », est nécessaire pour la tenue du procès. « Moi je suis le président du conseil d’administration du groupe Cevital qui compte 27 sociétés », dit-il.
Par ailleurs, les parties civiles, que sont les directions des Douanes et du Trésor public, n’avaient constitué des avocats que dans la matinée.
La présidente suspend la séance, le temps de délibérer. Après une demi-heure, le procès reprend et la parole est donnée à la défense. Celle-ci demande la remise en liberté de son client.
La plaidoirie de l’un des avocats est magistrale : « Vous avez là dans le box, le premier industriel d’Algérie et du monde arabe. M. Rebrab n’a pas importé de jet privé. Il a importé une usine pour créer de la richesse. Je ne crois pas trop cette histoire de garanties juridiques. S’il y a bien une personne qui offre toutes les garanties pour se présenter devant le tribunal, c’est bien M. Issad Rebrab ».
Cette fois, la décision ne se fait pas attendre. Le procès est reporté à mardi 31 décembre et la demande de remise en liberté rejetée. Le fondateur de Cevital devra séjourner au moins sept jours de plus à la prison d’El Harrach.