Société

Aucun décès depuis 6 jours : la fin du Covid-19 en Algérie ?

La pandémie du Covid-19 marque le pas en Algérie. Depuis six jours, le bilan quotidien du ministère de la santé ne fait part d’aucun décès dû au Covid-19. Pour les contaminations, l’Algérie enregistre moins de dix cas par jour en 24 heures depuis cinq jours. Du jamais vu.

Le ministre de la santé, le Pr Abderrahmane Benbouzid, qui a réuni ce lundi 4 avril par vidéoconférence les directeurs de la santé du pays, a qualifié la situation épidémiologique de « rassurante ».

Le Pr Benbouzid a ajouté que la situation était « maîtrisée » avec zéro décès, selon un communiqué de son département. A ce titre, le Pr Benbouzid a expliqué que le recul des contaminations a aidé à lever les restrictions notamment au niveau des mosquées avec l’arrivée du ramadan.

Néanmoins, le ministre appelle à ne pas relâcher la vigilance face à un virus qui réserve une part d’incertitude. Il ne décrète pas donc la fin du Covid-19 en Algérie, même si le nombre des contaminations et des décès est au plus bas depuis le début de la pandémie dans le pays il y a plus de deux ans.

 

De leur côté, les professionnels de la santé font part de leur satisfaction suite à la décrue des contaminations. Est-ce donc la fin de la pandémie du Covid en Algérie ?

« Cela fait un ou deux mois que l’on tendait vers le zéro décès du Covid. Car d’un côté il y a la vaccination, et de l’autre il y a eu l’Omicron qui n’était pas virulent. Grâce aux formes légères qu’ils provoquaient, l’omicron a entraîné une immunité collective naturelle », explique à TSA le Pr Salah Lellou, chef de service de pneumologie à l’EHU Oran.

Les raisons du recul de la pandémie

« Au niveau des unités de soins intensifs il n’y a pratiquement plus de malades » Covid-19, complète-t-il.

Le Pr Lellou tend à penser que la pandémie est finie en Algérie. « Je pense que la pandémie a duré deux ans, et même s’il persiste des cas ils sont bénins. Le virus en lui-même ne va pas disparaître complètement, il va rester mais avec des formes bénignes. Il va devenir comme une grippe», avance-t-il.

Et de relever qu’à l’EHU d’Oran le service Covid a fermé ses portes hier dimanche. Dans la foulée, les activités médicales ont repris. Le chef de service des maladies infectieuses à l’EPH de Boufarik, le Dr Mohamed Yousfi, affirme que la pandémie n’est pas finie « tant que l’Organisation mondiale de la santé n’a pas déclaré la fin de l’état d’urgence sanitaire ».

Il souligne que la vaccination a grandement contribué à la diminution des cas Covid dans le monde. Sur la situation sanitaire en Algérie, le Dr Yousfi tire un bilan positif mais demeure prudent.

« Voyez la reprise des cas en Chine qui a adopté la stratégie du zéro Covid. Le pays était à zéro cas, il y a quelques mois. Aujourd’hui, on compte plusieurs centaines de cas. Cela pour dire qu’on peut arriver à zéro cas mais la pandémie peut aussi reprendre », avance le spécialiste.

« Ce qui pourrait faire redémarrer la pandémie c’est l’apparition d’un nouveau variant qui serait plus dangereux. L’apparition d’un nouveau variant en Algérie n’est pas exclue mais le risque est très faible. C’est surtout dans les pays où il y a beaucoup de circulation et où la vaccination est plutôt faible que l’éventualité d’un nouveau variant est envisageable. Mais cette hypothèse est de plus en plus faible, parce que la vaccination évolue de plus en plus dans le monde de façon importante. De plus, les souches de ces derniers mois sont de plus en plus moins virulentes. C’est ce qui explique notre situation», a-t-il ajouté.

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