Les diplomates et autres officiels marocains ne ratent pas une occasion pour tenter d’empêcher la présence de représentants du front Polisario à des événements internationaux.

Avec souvent au bout le juste contraire de l’effet escompté, comme viennent de le vérifier à leurs dépens des représentants du royaume en Australie.

Des responsables de l’ambassade du Maroc à Canberra ont tenté d’utiliser la force pour empêcher un représentant sahraoui d’accéder à la salle où se tenait une “journée de l’Afrique” à l’occasion du 60e anniversaire de la fondation de l’Organisation de l’unité africaine (OUA), devenue l’Union africaine (UA).

Selon le journal The Guardian Australia, Kamal Fadel, représentant du Front Polisario en Australie, a été invité à l’événement par le Sud-Africain Marthinus Van Schalkwyk, haut-commissaire de l’Afrique du Sud en Australie et doyen du corps diplomatique africain à Canberra.

Fadel était invité comme représentant du peuple sahraoui. La République sahraouie est membre fondateur de l’Union africaine.

Selon la même source, trois diplomates marocains ont bloqué la porte d’entrée de la salle pour empêcher le représentant sahraoui d’y accéder. Mais celui-ci ne s’est pas laissé faire et a tenté de forcer le passage. L’incident a nécessité l’intervention des autres diplomates africains présents et de la police fédérale australienne.

Kamal Fadel a fini par entrer. Il a été reçu avec les honneurs par tous les présents et a posé pour des photos avec le gouverneur général de l’Australie.

Des diplomates marocains choquent par leur comportement en Australie

“C’était un incident très grave. J’ai été maltraité, bousculé et intimidé”, s’est plaint Kamal Fadel dans une lettre au diplomate sud-africain, non sans remercier les ambassadeurs africains qui “ont fait ce qu’il fallait et ont empêché la tentative de détournement de l’événement de la Journée de l’Afrique d’une manière sans précédent et illicite”.

Le comportement des Marocains a choqué tous les présents, dont l’officier de la police australienne qui était intervenu.

“C’est un embarras total pour les missions africaines ici et pour moi. En tant qu’officier de police, je ne devrais pas avoir à m’en occuper”, a-t-il déclaré, ajoutant à l’adresse des trois responsables marocains : “Vous vous êtes mis dans l’embarras et toute bonne volonté que vous aviez avec les gens ici a disparu.”

Le policier australien a aussi formellement démenti l’allégation d’un diplomate marocain qui affirmait avoir été frappé par le représentant sahraoui.

Le diplomate sud-africain a estimé de son côté que ce qui s’est passé constitue un incident “sérieux, inacceptable et en aucun cas une indication de la manière dont nos invités devraient être traités”.

“Vous étiez pleinement en droit d’assister à l’événement à notre invitation mais aussi d’y assister sans aucune obstruction ni abus”, a-t-il écrit à Kamal Fadel.