Économie

Automobile : l’appel du pied de Renault Algérie Production au gouvernement

Renault Algérie lance un nouveau message aux autorités au lendemain de la publication de nouvelles règles pour la construction automobile. Fermée depuis 2020, l’usine algérienne du constructeur français attend le feu du gouvernement pour reprendre ses activités.

« Nous sommes prêts et impatients de pouvoir redémarrer ! », a lancé Rémi Houillons dans un message posté sur LinkedIn samedi 18 mai.

L’usine d’assemblage de Renault en Algérie est la première du genre en Algérie. Elle a été lancée en 2014 et devait symboliser la relance de l’industrie automobile algérienne après des années de léthargie. Renault y a assemblait des modèles populaires comme Symbol, Clio et Dacia Stepway.

Mais six ans après son entrée en production, l’usine Renault Algérie qui est basée à Oued Tlelat près d’Oran, a subi un coup d’arrêt, après la décision du gouvernement de mettre fin au régime préférentiel d’importation des kits SKD/CKD destinés à l’assemblage de véhicules.

Renault Algérie va-t-il reprendre le montage des Symbol, Clio et Stepway ?

Comme les autres usines de montage de véhicules qui étaient fonctionnelles en Algérie, celle de Renault Algérie a dû fermer ses portes, après l’épuisement de ses stocks de pièces. Cinq ans après, la perspective d’un retour à la production est plus forte que jamais et ce depuis la publication mercredi 17 mai d’un décret fixant de nouvelles règles pour l’investissement dans la construction automobile en Algérie.

Ce décret qui modifie celui du 17 novembre 2022 « dispense de l’obtention de l’autorisation préalable (…) les opérateurs détenteurs d’agrément, conformément aux dispositions réglementaires antérieures, les opérateurs ayant déjà réalisé leurs investissements, qu’ils soient entrés en exploitation ou non, avant la publication du présent décret, les opérateurs disposant d’investissement en cours de réalisation, avant la publication du présent décret et disposant des infrastructures et équipements nécessaires à l’exercice de l’activité de construction de véhicules ».

Cette disposition ouvre la porte à la reprise de l’usine Renault Algérie qui jusqu’à janvier dernier n’avait pas obtenu son agrément. À condition de respecter l’actuel cahier des charges, les opérateurs ayant déjà obtenu des agréments par le passé peuvent reprendre leurs activités.

Renault Algérie production qui est détenue à 49 % par le constructeur français, à 34 % par le groupe public Madar et 17 % par le Fonds national de l’investissement (FNI), s’engage à « fournir des produits de haute qualité répondant aux normes internationales et toujours dans le soucis du respect des attentes de nos clients ». « Nous sommes prêts à contribuer au renouveau de l’industrie automobile en Algérie », a dit le patron de Renault Algérie production.

Renault ambitionne d’être un « acteur majeur dans la transformation technologique de l’industrie automobile en Algérie »

Le directeur général de Renault Algérie production a rappelé que « 15 milliards de dinars » ont été « investis pour la réalisation de l’usine et des travaux de mise en conformité avec la législation en vigueur ». Renault Algérie Production est prêt « pour redémarrer et servir ses clients au plus vite », a-t-il dit.

Poursuivant son plaidoyer, Remi Houillons ajoute que l’engagement de Renault Algérie Production envers « l’innovation est indéniable ».

« Notre volonté de développer le tissu fournisseurs et les expertises locales est forte. Dotée d’une usine connectée, équipée de nouvelles technologies et d’une unité de recherche et développement, Renault Algérie Production ambitionne d’être un acteur majeur dans la transformation technologique de l’industrie automobile en Algérie », affirme-t-il.

Un message clair à l’adresse des autorités algériennes pour autoriser Renault Algérie à reprendre la production alors que le marché algérien est toujours sous forte tension, plus d’une année après la reprise des importations des véhicules neufs en mars 2023, et l’entrée en production de l’usine algérienne de Fiat en décembre dernier.

Sur le marché de l’occasion, les véhicules se négocient toujours à des prix élevés et le déficit en matière de voitures ne cesse de se creuser. Selon les spécialistes, l’Algérie a besoin de plus d’un million de voitures pour combler le vide créé par la fermeture totale du marché entre 2020 et 2023.

Une éventuelle reprise de l’usine Renault permettra de mettre sur le marché des voitures populaires en Algérie comme Symbol, Clio et Dacia Stepway.

Assemblée à Oran, la Renault Symbol faisait partie des voitures les moins chères d’Algérie, même si son prix a flambé ces dernières années à cause du déséquilibre entre l’offre et la demande.

Le 12 mai, le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique Ali Aoun avait qualifié toutes les unités de montage qui étaient installées avant 2020 de hangars, à part celle de Renault qui « gagnerait, selon lui, à être améliorée du point de vue technologique ».

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