La restriction des déplacements dans le cadre des mesures de prévention contre le virus Covid-19 n’en finit pas de faire des mécontents.
Alors que les plaintes des ressortissants algériens bloqués à l’étranger ne se sont pas totalement tues, les demandes de rapatriement n’étant pas entièrement satisfaites, une autre catégorie se fait entendre.
Il s’agit de ceux qui, au contraire, souhaitent quitter le territoire national pour des motifs souvent impérieux. Ceux qui sont amenés à sortir du pays en pleine crise sanitaire sont les étrangers en mission, souvent de travail, en Algérie, les Algériens résidents à l’étranger et d’autres catégories, dont les détenteurs d’un visa d’études, les malades et les conjoints d’étrangers.
Le problème n’est pas insurmontable en principe d’autant que plusieurs compagnies aériennes étrangères continuent à desservir les aéroports algériens avec des vols spéciaux, plus précisément des vols de rapatriement.
Mais certaines de ces catégories se plaignent de ne pas pouvoir se déplacer. Ceux qu’on entend le plus sont les Algériens et les Algériennes mariés à des étrangers (ères).
Du côté des pays de destination, tous les écueils sont levés. C’est notamment le cas de la France, qui abrite la plus forte communauté algérienne à l’étranger et dont plusieurs compagnies aériennes effectuent des vols de rapatriement à partir de l’Algérie.
Les visas sont aussi délivrés malgré les restrictions imposées par la crise sanitaire. Mais pour sortir d’Algérie, pour les Algériens résidents, il faut obtenir une autorisation de sortie délivrée par les services du ministère de l’Intérieur.
Ceux qui crient leur détresse sur les réseaux sociaux assurent que l’obtention de la fameuse autorisation n’est pas chose aisée. Beaucoup affirment être détenteurs d’un visa de type D, c’est-à-dire un visa long séjour (plus de trois mois) octroyé principalement à ceux qui se déplacent dans l’espace Schengen pour des raisons de santé, d’études ou familiales.
Un souci compréhensible, mais…
Depuis le début de la crise sanitaire, la gestion des déplacements exceptionnels de et vers l’Algérie est confiée au ministère de l’Intérieur. C’est ce département qui par exemple validait les listes des Algériens qui ouvrent droit au rapatriement avant la suspension de ce genre d’opérations le 1er mars.
Même si des critiques avaient été émises, il reste que les opérations se sont déroulées dans de bonnes conditions et une partie non négligeable des Algériens bloqués à l’étranger ont fini par être rapatriés.
Surtout, et il est important de le souligner, le rapatriement de dizaines de milliers de nationaux, parfois de pays fortement touchés par la pandémie, n’a pas donné lieu à une propagation exponentielle du virus grâce au protocole strict mis en place.
Le souci du ministère de l’Intérieur, et à travers lui des autorités algériennes, se comprend aisément : il s’agit de ne pas créer, après tous les efforts consentis, de nouveaux cas à rapatrier.
D’où le refus d’accorder l’autorisation de quitter le territoire national à ceux dont le déplacement n’est pas impératif. Ceux qui se plaignent le plus de cette situation sont ceux qui ont obtenu un visa d’entrée dans l’espace Schengen de type D pour des motifs familiaux. Autrement, dit les Algériens conjoints d’Européens, notamment de Français.
En France, et malgré les fortes restrictions imposées sur les déplacements, les conjoints étrangers de Français sont exempts de l’interdiction d’entrer, au même titre que les détenteurs d’un passeport français ou des étrangers résidents.
Ceux qui sont dans ce cas et qui se trouvent bloqués en Algérie crient leur détresse et soulignent, à juste titre, que la situation est d’autant plus intenable que personne ne sait quand tout cela prendra fin.
L’ouverture des frontières et le retour à la normale n’est en effet pas à l’ordre du jour ni du côté algérien ni du côté européen. Redoubler de vigilance en ces temps où les nouveaux variants du coronavirus font trembler la planète et menacent d’un retour à la case départ est fortement compréhensible. Il est même salutaire. Mais tous ces citoyens empêchés de rejoindre leurs familles ont besoin d’une solution et sont dans leur bon droit de la réclamer.