Les habitants de Béjaïa ont vécu l’enfer cet été sur les routes, particulièrement sur la RN 26, principal axe qui relie la wilaya à Alger et le reste du pays. La faute à la hausse du trafic automobile et à la pénétrante autoroutière qui tarde à être livrée.
Longue de 100 kilomètres, cette autoroute devrait relier le port de Béjaïa à l’autoroute Est-Ouest, au niveau d’Ahnif (Bouira). Le projet est vital pour toute la région, en ce sens qu’il devrait fluidifier la circulation à travers toute la vallée de la Soummam, la RN 26 étant saturée à cause de l’important trafic routier qu’elle supporte.
Outre les habitants de la région et les estivants, l’axe est emprunté par les camions qui transportent les marchandises de et vers le port de Bejaïa et les nombreuses unités industrielles de la région.
Tout au long de cet été, des embouteillages monstres ont été enregistrés sur les tronçons de la route nationale n°26 qui sont toujours fortement fréquentés, c’est-à-dire là où la pénétrante n’est pas encore opérationnelle, entre Takrietz et Bejaia sur 50 km.
Plusieurs tronçons de cette autoroute ont été livrés, dont le plus important est celui allant d’Ahnif à Takrietz sur 52 km. C’est à partir de cette localité, jusqu’à El Kseur et parfois Bejaia, que les automobilistes vivent le calvaire.
Les travaux traînent à cause notamment de difficultés à réaliser les tunnels qui contournent la ville de Sidi Aich, des problèmes d’expropriation et de financements. Les citoyens de la région ont été nombreux à se plaindre de la situation ces dernières semaines.
Ce dimanche, le wali de Béjaïa a réuni les responsables des entreprises chargées des travaux, soit la chinoise CRCC et l’algérienne Sapta.
La réunion a porté précisément sur le tronçon entre le PK 32 à El Kseur et le PK 48 à Takrietz. Le premier responsable de la wilaya tenait à comprendre les raisons de ce retard qui porte un énorme préjudice aux habitants et à l’économie de la région.
Selon la cellule de la communication de la wilaya, le wali a adressé un avertissement aux deux sociétés et insisté sur la nécessité de livrer rapidement le tronçon.
Selon la même source, le wali a signifié à ses interlocuteurs qu’il n’acceptera dorénavant aucune excuse quant à un éventuel retard, d’autant plus que les doléances des entreprises ont été prises en compte, notamment concernant la disponibilité des matériaux.
Aucune échéance n’est fixée
Le wali de Bejaia a ordonné de livrer le projet « le plus vite possible », mais aucune échéance n’a été fixée. Concernant le délai de réalisation de la pénétrante, il était initialement fixé à 30 mois.
Il devait donc être livré au plus tard fin 2015, sachant que le premier coup de pioche a été donné en avril 2013. A la décharge des autorités, les sociétés en charge du projet ont été confrontées au début à des oppositions des propriétaires des terrains traversées par l’autoroute, mais le problème a été levé.
Par la suite, c’est le creusement des tunnels de Sidi Aich, sur un kilomètre, qui a constitué un écueil. Enfin, les sociétés se sont plaintes de l’indisponibilité de certains matériaux, et le projet a été affecté par le manque de financements, conséquence de la crise économique qui frappe l’Algérie depuis 2014, à cause de la chute des prix du pétrole.
Au fil des années, le projet est devenu un casse-tête pour les autorités, notamment le wali, contraint à chaque fois d’intervenir pour lever des écueils ou hausser le ton.
On s’interroge d’ailleurs sur le rôle de l’Algérienne des autoroutes, maître de l’ouvrage, donc censée être l’interlocuteur direct des entreprises de réalisation.