Après plus de trois ans d’attente et de blocages, une solution a été trouvée pour remplacer le groupe ETRHB Haddad dans le groupement algéro-italien chargé de la réalisation de l’autoroute de Jijel.
Pour relier des villes du littoral et de l’intérieur du pays à l’autoroute est-ouest, des pénétrantes autoroutières ont été lancées, mais leur réalisation connaît d’énormes retards.
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Seule l’autoroute de Mostaganem dont la réalisation a été confiée à un groupement d’entreprises algériennes menées par Cosider a été achevée.
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Les autres comme les pénétrantes de Bejaia qui la relie l’autoroute est-ouest au niveau d’Ahnif (Bouira) sur 100 km, et Jijel pour la relier à l’autoroute est-ouest au niveau de Sétif sur 111 km sont toujours en chantier, alors que ces deux wilayas touristiques sont confrontées à de graves problèmes de circulation surtout en été.
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Si la construction de l’autoroute de Bejaia traîne depuis à cause des problèmes de financements, d’expropriation et de lenteurs pour des raisons techniques, le chantier de la pénétrante de Jijel a subi de plein fouet les effets de la crise économique et politique qui a touché l’Algérie ces dernières années.
Le projet a été attribué de gré à gré en 2013 à un groupement algéro-italien constitué des entreprises algériennes l’ETRHB Haddad, Sapta et du groupe italien Rizzani De Eccher pour 1,6 milliards d’euros.
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Les travaux ont été lancés la même année pour un délai de 36 mois. Ce projet stratégique a été conçu pour relier le port de Djindjen à l’autoroute est-ouest, avec l’objectif de développer et d’industrialiser la wilaya de Jijel. Cette autoroute qui traverse des terrains à la topographie accidentée devait être livré en 2016, mais neuf ans après, le taux d’avancement n’a pas dépassé les 50%.
Ce projet a connu un démarrage timide. Confronté à des problèmes de financements en raison de la crise économique qui a suivi la chute des prix du pétrole en 2014, l’autoroute Jijel s’est retrouvée ensuite directement impacté par la crise politique qui a secoué l’Algérie en 2019.
Un projet stratégique
La chute du président Abdelaziz Bouteflika en avril 2019 qui a été chassé du pouvoir par les Algériens après 20 ans de règne a été suivie par l’incarcération des hommes d’affaires qui étaient considérés comme étant proches de l’ex-chef de l’Etat.
A leur tête, Ali Haddad, propriétaire d’ETRHB Haddad, premier groupe privé de BTP en Algérie, et dirigeait l’ex-Forum des chefs d’entreprises (devenu CAPC), la plus importante organisation patronale du pays. Ali Haddad a été arrêté la veille de la démission de Bouteflika le 2 avril 2019, à la frontière algéro-tunisienne alors qu’il s’apprêtait à quitter l’Algérie en voiture pour la Tunisie.
La chute d’Ali Haddad, qui a été ensuite lourdement condamné pour des faits de corruption, a impacté directement le projet de réalisation de la pénétrante autoroutière de Jijel, comme tous les autres projets attribués à son groupe durant le règne de Bouteflika.
Il fallait donc remplacer l’ETRHB Haddad dans le groupement en charge de la réalisation de l’autoroute de Jijel. Après trois ans, une solution a été trouvée. Selon nos sources, c’est le groupe turc Mapa qui a été choisie pour succéder à ETRHB Hadda à la tête du groupement algéro-italien, chargé de la réalisation de la pénétrante autoroutière de Jijel. Les détails financiers de cette opération n’ont pas été dévoilés, mais ce qui sûr, l’autoroute de Jijel va coûter plus cher en raison de la hausse des prix des matériaux de construction.
Tout a été ficelé, il ne reste que la validation du gouvernement pour relancer le projet, selon nos sources. L’arrivée du groupe Mapa devrait relancer ce projet stratégique pour le développement du port de Djindjen et de doter Jijel d’un accès rapide et confortable à l’autoroute est-ouest.