Jusqu’à 60 imams liés à la Turquie et leurs familles, soit 150 personnes au total, pourraient être expulsés d’Autriche, a indiqué vendredi le ministre de l’Intérieur Herbert Kickl.
Cette décision intervient dans le cadre de l’offensive du gouvernement contre “l’islam politique” annoncée par le chancelier conservateur Sebastian Kurz, qui devrait également entraîner la fermeture de sept mosquées.
Cette décision, a précisé M. Kurz, est notamment liée à la reconstitution très controversée par des enfants habillés en soldats, dans une des principales mosquées de Vienne affiliée à la communauté turque, d’une bataille emblématique de l’histoire ottomane.
“Des sociétés parallèles, l’islam politique et la radicalisation n’ont pas leur place dans notre pays”, a assuré le chef du gouvernement autrichien lors d’une conférence de presse.
Les photos de la reconstitution de la bataille de Gallipoli, jouée par des enfants dans les locaux de la mosquée, ont été publiées au début du mois par l’hebdomadaire de centre gauche Falter et ont largement ému la classe politique autrichienne, toutes tendances confondues.
Les clichés montraient les jeunes garçons en tenue de camouflage alignés en rang, faisant le salut militaire, et agitant des drapeaux turcs, devant un public d’enfants. Sur une autre photo, certains sont allongés pour figurer les victimes de la bataille, leur corps enroulé dans un drapeau turc.
La mosquée incriminée est gérée par l’Union islamique turque d’Autriche (Atib), directement liée à la Direction turque des Affaires religieuses (Diyanet).
L’Atib avait qualifié la mise en scène de “hautement regrettable”