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Avec le spectacle « La Haine », « on veut montrer que le vivre ensemble est possible » en France

Avec le spectacle « La Haine », « on veut montrer que le vivre ensemble est possible » en France

Par fatih / Adobe Stock
France - Algérie

« La haine », le film de Mathieu Kassovitz qui est sorti en salle il y a 30 ans en France, a été adapté en comédie musicale. Farid Benlagha, le producteur franco-algérien du spectacle, explique ce choix et l’évolution de la situation dans les banlieues françaises.

« La Haine – Jusqu’ici rien n’a changé », raconte d’une autre façon le quotidien dans les banlieues françaises, et envoie des messages politiques dans un contexte où les fractures se creusent en France par la montée de l’extrême droite et la guerre à Gaza.

« Des évolutions sociétales ont eu lieu depuis 30 ans, notamment l’évolution du numérique, confie Farid Benlagha à TSA. Sur plein d’aspects, la situation des banlieues françaises n’a pas beaucoup évolué. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle on a ajouté : « Rien n’a changé jusqu’ici » » 

Une histoire qui se répète 

Le film La haine est inspiré du drame survenu en 1993. Makomé M’Bowolé, âgé de 17 ans, avait été tué à bout portant dans le commissariat du 18ème arrondissement à Paris, par l’inspecteur qui l’avait auditionné. Des émeutes ont par la suite éclaté dans les banlieues françaises.

Le producteur franco-algérien de « La Haine- Jusqu’ici rien n’a changé », souligne : « mais il y a toujours des problèmes de discrimination et des bavures policière inacceptables. La campagne médiatique du projet a été lancée un samedi en juin 2023, trois jours après il y a eu l’affaire Nahel. »

Des problèmes de violences policières qui se répètent. Nahel Merzouk, âgé de 17 ans, a également été tué par un policier. C’est suite à un refus d’obtempérer qu’il a reçu une balle  à bout portant. Des émeutes ont ensuite embrasé les banlieues populaires françaises.

Cette « haine », toujours présente, fracture la France dans le contexte de la guerre à Gaza et du conflit au Proche-Orient.  Un conflit qui est dû à une « injustice flagrante évidente qui pourrait être réglée par un projet politique.« Il ajoute : »Nous avons plus une réflexion sociétale que géopolitique », explique Farid Benlagha à TSA.

Farid Benlagha prône le vivre-ensemble en France. Avec « La Haine- Jusqu’ici rien n’a changé », il veut montrer que cela est possible. « Le trio est composé d’un musulman un juif et un chrétien, on montre la possibilité que les trois religions puissent cohabiter », explique-t-il.

Après le film La haine, « la génération black, blanc, beurre a vu le jour, ça montre la mixité dans les banlieues françaises et la capacité de coexister ensemble. » 

Le choix d’adaptation de « La haine » n’a pas été fait au hasard. Le producteur franco-algérien souhaitait une œuvre qui parle aux nouvelles générations. 

Une comédie musicale moderne qui s’adapte à son époque  

La grande majorité des comédies musicales utilisent la musique pop, mais Farid Benlagha a choisi quelque chose de diffèrent qui peut plaire au public.

 « Je trouvais que les gens faisaient la même chose dans les comédies musicales. » Pour s’adapter aux nouvelles tendances, il a utilisé de la musique Hip-Hop. « Aujourd’hui plus de 50 % de la musique sur le marché est du Hip-Hop. On a donc essayé de s’adapter au marché et au goût du public. » 

Tout en adaptant le côté artistique à son ère, le producteur a également su faire passer un message sans politiser l’œuvre. « On ne s’engage pas, on essaie d’être rassembleur. On voulait livrer un message dans ce projet en étant neutre et compris par tout le monde. »

Farid Benlagha prend l’exemple de la presse française, où quelle que soit leur orientation politique, les médias livre une critique positive.  « On est plus qu’heureux de voir une presse qui félicite notre projet, qu’elle soit de gauche ou de droite. » 

Le spectacle est disponible jusqu’au 5 janvier 2025 à la Seine Musicale à Paris. Une tournée dans l’Hexagone est prévue jusqu’en juin 2025. 

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