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Avenir de Belmadi : pourquoi la FAF en parle maintenant ?

Était-ce le moment d’évoquer l’avenir de Djamel Belmadi à la tête de l’équipe nationale de football ? C’est-à-dire au lendemain d’une belle victoire en éliminatoires de la Coupe du monde 2022 et à la veille d’une rencontre cruciale dans la même compétition.

Vendredi, l’Algérie a battu Djibouti (4-0) au Caire avec l’art et la manière, enchaînant une 32e sortie sans défaite. Mardi, les Verts accueilleront le Burkina Faso à Blida pour le compte de l’ultime match du groupe A.

Un point leur sera suffisant pour passer au tour des barrages. Autant dire que l’équipe nationale n’est pas très loin d’atteindre l’ultime phase et se rapproche à pas sûrs de la qualification pour le Mondial 2022.

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À ce stade de la compétition, il reste encore un an de contrat au sélectionneur. Les résultats sont toujours là, l’expiration du contrat du coach est encore loin, mais le président de la Fédération algérienne de football (FAF) a jugé utile de rassurer quant à l’avenir de Djamel Belmadi.

Sur Radio Algérie internationale, Charaf Eddine Amara a indiqué ce samedi 13 novembre que la fédération s’attelle en ce moment à régler les choses avec Belmadi pour le convaincre de rester après la Coupe du monde au Qatar, échéance qui verra la fin de son engagement avec les Verts. Amara a promis que tout se fera en cinq minutes.

Difficile de ne pas lier cette sortie avec ce qui s’est passé vendredi au Caire. A l’issue du match face à Djibouti, une équipe de la télévision nationale s’est approchée de Djamel Belmadi pour recueillir ses impressions, mais à la place de la déclaration sollicitée, le coach leur lance une pique qui n’a pas échappé aux micros : « N’touma hagarine, vous êtes injustes ! »

La phrase a fait le tour du web et donné lieu à une vive polémique. Djamel Belmadi a fait de nouveau parler de lui en dehors des terrains et c’est tout logiquement que les supputations ont refait surface quant à son état d’esprit.

L’envie de tout plaquer qu’on lui prête régulièrement est sans doute une vue de l’esprit, surtout à quelques encablures d’atteindre son objectif, mais il n’échappe à personne que le sélectionneur national n’est pas totalement satisfait de tout le travail qui se fait de l’équipe. Et à chaque fois que quelque chose ne tourne pas rond, il le dit tout haut.

Coups de gueule et interrogations

Ses coups de gueule sont si fréquents qu’ils rendent légitimes les interrogations sur la décision qu’il prendra à la fin de son contrat.

Au printemps dernier, il a même failli jeter l’éponge à la suite à des tentatives de l’impliquer dans la course à la présidence de la fédération. Même la présidence de la République s’est mêlée, l’Algérie ne pouvant pas laisser partir celui que le public surnomme « le ministre du bonheur ». « Beaucoup de pays ne l’envient », reconnaîtra plus tard le président Abdelmadjid Tebboune qui l’a reçu dans son bureau.

Début septembre, Belmadi sera à l’origine de deux polémiques. D’abord en dénonçant l’état « calamiteux » de la pelouse du stade Mustapha Tchaker qui allait abriter le premier match des qualifications pour le Mondial face à Djibouti, et de tous les terrains des stades d’Algérie.

Plusieurs responsables tenteront de nier l’évidence, via des déclarations diffusées par l’ENTV. Quelques jours plus tard, alors que les Algériens suivaient à la télévision le deuxième match face au Burkina Faso à Marrakech, ils découvrent de la bouche même du commentateur du même média que c’est Belmadi qui a empêché une équipe de la télévision nationale de voyager dans l’avion qui emmène les Verts au Maroc.

Le match s’est terminé sur un nul (1-1) que le commentateur met à profit pour lancer les premières critiques à l’égard de Djamel Belmadi en trois ans de présence de celui-ci à la tête de l’équipe nationale.

En plus d’être celui qui a métamorphosé une équipe nationale amorphe pour en faire un ogre africain, Belmadi est aussi celui qui bouscule les mauvaises vieilles habitudes.

On ne sait pas trop ce qui s’est passé entre ce match de Marrakech et le 16 septembre pour que la FAF s’emmêle les pinceaux en publiant « une motion de soutien » au coach national avant de la retirer de son site internet 24 heures plus tard.

L’interrogation vaut aussi pour cette sortie du président de la FAF au moment où tout va pour le mieux sur le plan des résultats et celles des autres officiels qui ne manquent pas une occasion pour dire que l’Etat est toujours aux côtés de Belmadi.

Le 31 octobre, le ministre de la Jeunesse et des Sports a de nouveau impliqué le président de la République dans le « soutien » au sélectionneur national.

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