Après Constantine, Alger, Annaba et Tlemcen, la jeune artiste-peintre Aya Bennacer clôt sa tournée des antennes des Instituts français d’Algérie (IFA) à Oran.
Son exposition, « Peau inversée », décorera les murs de l’Institut français d’Algérie à Oran jusqu’au 30 mars prochain. Découverte de l’artiste qui nous incite à ressentir ses œuvres tout en nous les appropriant.
Qui est Aya Bennacer ?
Née en 1997 dans un petit village près de Batna, Aya se passionne très tôt pour la culture et l’art sous toutes ses formes. Elle se découvre une passion pour la littérature, domaine dans lequel elle se spécialise suite à l’obtention de son baccalauréat.
Alors étudiante en langue et littérature françaises à l’École normale supérieure de Constantine, Aya Bennacer devient rapidement une habituée de l’Institut français d’Algérie de la ville des ponts. En participant à diverses formations qui y sont organisées, sa passion pour les arts s’affirme.
Aya Bennacer veut s’exprimer, mais malgré son intérêt pour les livres et les mots, elle n’y arrive pas à l’écrit. Elle choisit donc de s’orienter vers des disciplines plus visuelles.
L’année 2019 marque le début de son aventure artistique. Aya Bennacer se lance dans la peinture en autodidacte. Dans un premier temps, elle transforme ses lectures en dessins.
Elle réalise les portraits des philosophes et auteurs qui l’inspirent depuis toujours : Foucault, Kafka ou encore Lénine. Peu à peu, la technique d’Aya se précise, son style se démarque.
L’exposition « Peau inversée » signée Aya Bennacer, à découvrir à l’Institut français d’Oran
Avec le soutien de Charlotte Aillet, actuelle directrice de l’Institut français d’Algérie à Constantine, Aya Bennacer commence à partager son art. Son mot d’ordre ? Liberté.
Aya Bennacer refuse que son travail soit contextualisé. Toutes ses toiles ne sont pas titrées, et elle n’y accorde pas d’interprétation spécifique.
Sans vouloir nous « limiter » à un quelconque symbolisme, elle nous invite à « ressentir » ses œuvres, à nous les approprier, chacun à sa façon.
À tout juste 26 ans, Aya Bennacer réalise l’exploit de présenter ses œuvres dans les cinq antennes de l’Institut français d’Algérie. L’expérience a été, pour elle, « particulièrement enrichissante ».
La jeune artiste-peintre exprime toute sa gratitude envers Mme Aillet, qui l’a accompagnée et soutenue lors de sa tournée.
« La peinture d’Aya Bennacer est troublante. Elle ne peut pas laisser insensible tant elle suscite chez le visiteur des sensations contradictoires : compassion, dégoût, impuissance, désarroi ; au premier regard le malaise est là et nous ne savons ni où ni comment nous situer », écrit Charlotte Aillet, directrice de l’Institut français d’Algérie à Constantine.
« Et puis peu à peu, sa parfaite maîtrise de la technique, impressionnante pour une totale autodidacte, prend le dessus et fascine, comme des viscères impudiquement exposés, témoins d’existences malmenées et d’horizons faits de promesses non tenues ».
« Peau inversée », par Aya Bennacer, est à découvrir à l’Institut français d’Algérie à Oran jusqu’au 30 mars prochain.