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Aziz Derouaz, ancien coach de l’EN de handball : “Nous avons touché le fond”

L’ancien sélectionneur national de handball, Mohamed Aziz Derouaz, qui avait offert 5 titres continentaux de rang à l’Algérie entre 1981 et 1989, revient dans cet entretien sur la débâcle essuyée par le Sept national, éliminé par l’Angola ce mercredi en quarts de finale de la CAN-2018 qui se déroule au Gabon

L’équipe nationale vient d’être éliminée en quarts de finale de la CAN-2018, en tant qu’ancien sélectionneur, quelle lecture faites-vous de cet échec ?

Je suis écœuré par cette élimination. Cette équipe a été victime d’un sabotage, j’irai loin en disant qu’il s’agit d’un véritable « crime » commis par la fédération qui n’a pas mis les moyens pour permettre à cette sélection de réussir dans ce rendez-vous continental. Le Sept national n’a pas été pris en charge d’une manière suffisante. Aujourd’hui, le résultat est là, et je pense qu’avec cet échec, nous avons touché encore le fond.

Quelles sont les raisons de cette élimination ?

La préparation n’a pas été à la hauteur. Il aurait été préférable de donner plus de temps à cette équipe pour se préparer convenablement en vue de ce rendez-vous africain. En dépit de cette situation, j’estime que les joueurs ont fait le maximum. Lors du dernier match du premier tour face à la Tunisie (25-25), la victoire nous tendait les bras, on aurait pu gagner et éviter l’Angola en quarts de finale. On sentait l’équipe monter en puissance. Je pense que cette élimination s’est jouée sur de petits détails.

Vous citez les mots sabotage et crime, voulez-vous être plus explicite ?

Je vise particulièrement le premier responsable de la Fédération algérienne (FAHB) (Habib Labane, NDLR) qui figurait déjà au sein de cette structure en tant que secrétaire général lors des éditions de 2004 (Egypte) et 2006 (Tunisie) qui ont vu cette sélection réaliser ses pires résultats terminant respectivement à la 4e et 5e place. La mauvaise gestion continue toujours de sévir, et c’est le handball national qui en est victime.

Quelles solutions préconisez-vous pour permettre à l’équipe nationale, en particulier, de retrouver sa véritable place sur le plan africain ?

J’interpelle notamment les membres de l’assemblée générale de la FAHB pour réagir devant cette mascarade et cesser de cautionner ce  genre de gestion.

Donc vous appelez carrément au retrait de confiance, une sorte de révolte ?

Oui effectivement. Le mal est que nous avons touché le fond  et on continue toujours à creuser.

Vous dégagez de la frustration et de la colère dans vos propos ?

Comment ne pas l’être ? Je suis triste et remonté en même temps, d’autant que l’Algérie sera absente pour la deuxième fois de rang du Mondial. Mais l’échec ne réside pas seulement dans le fait de rater les championnats du monde 2019 (en Allemagne et au Danemark, NDLR), car le problème est plus profond que l’on imagine.

Un dernier mot pour conclure cet entretien…

Je tiens à saluer les joueurs pour les efforts consentis jusque-là dans ce tournoi. J’adresse mes encouragements  également aux entraîneurs nationaux Sofiane Haiouani et Mohamed Seghir Zinédine. Je souhaite que notre handball puisse enfin amorcer un nouveau départ dans le bon sens.

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