Le problème de diffusion des sujets après l’ouverture des enveloppes est résolu, a affirmé ce mardi 19 juin, Nouria Benghabrit, ministre de l’Éducation nationale. Comment ? A travers « l’interdiction des portables aussi bien pour les élèves que pour les encadreurs à l’intérieur des salles d’examen, l’utilisation des détecteurs de métaux à l’entrée de chaque centre d’examen et la suspension d’internet », a précisé Mme Benghabrit lors de son passage à la Chaîne III.
La ministre reconnait, toutefois, que pour la fuite des sujets, « le risque zéro n’existe pas car des kamikazes il y en a partout », a-t-elle dit. « Ce qui est fondamental dans les étapes de sécurisation de l’examen est la sécurité du centre d’impression, des centres de dépôt, l’acheminement des sujets et les centres de déroulement. La question de la sécurisation se pose à ces quatre niveaux. Les partie prenante dans la préparation de cet examen ont pris en ligne de compte et analysé toutes les failles qui pourraient permettre cette fuite de sujets. D’où la réduction du nombre de centre de dépôt de sujet qui passe de 414 à 66 », a-t-elle détaillé avant de revenir sur la préparation de cette session de 2018.
Pour la première responsable du secteur, l’important c’est d’assurer l’équité pour l’ensemble des candidats. Et « si la dimension sécuritaire à l’air de prendre le dessus sur la dimension pédagogique c’est pour ne pas reproduire le traumatisme vécu en 2016 où il y a eu des fuites », a plaidé la ministre. Pour elle, « ce qui s’est passé après la distribution des sujets malgré l’interdiction formelle des portables qui est inscrite dans les convocations des candidats mais également dans la formation que nous menons tout au long de l’année », justifie la mise en place de tout cet arsenal sécuritaire. « Il nous faut passer par tout cet arsenal pour assurer la crédibilité. C’est vraiment de l’ordre d’égalité des chances et de justice vis-à-vis de tous les élèves ».
L’usage massif des réseaux sociaux et des téléphones mobiles sont à l’origine de ces mesures extrêmes dont la décision de couper internet pendant la première heure de chaque épreuve, selon la ministre.
Sur la réforme du baccalauréat, notamment en ce qui concerne la réduction de sa durée qui devrait passer de cinq jours à trois jours, Mme Benghabrit explique que l’objectif est de donner « un vrai profil aux filières. Car nous ne voyons pas très bien l’identité de la filière tel qu’est organisé le bac aujourd’hui ». « Il faut redonner toute la place qu’il faut aux matières de spécialités », a-t-elle insisté.
Le processus de réorganisation de cet examen est finalisé mais on doit d’abord passer par la prise en compte du processus d’amélioration de la réforme au niveau du cycle secondaire, a précisé la ministre. Dans la réforme du secondaire, il est prévu, la prise en considération du contrôle continu à partir de la deuxième année secondaire. C’est une manière « de donner du sens à l’effort de l’élève. Ce qui lui permettra de s’investir de manière continue et ne pas considérer qu’il est possible d’obtenir le baccalauréat par la triche ou par chance », a-t-elle précisé. Ce contrôle continu devrait commencer à partir de l’année prochaine, « si le dossier est accepté », a-t-elle annoncé. La réorganisation du baccalauréat attendra, quant à elle, jusqu’à 2020, selon la ministre.