À la fin des épreuves du baccalauréat, qui s’est déroulé cette année du 20 au 25 juin, une organisation combinée passe aussitôt à l’action. Les copies d’examen sont d’abord ramassées salle par salle, comptées et classées. Elles sont ensuite transmises à l’Académie de chaque wilaya. Ensuite, les copies sont transférées aux centres de regroupement régionaux. Il existe trois ou quatre centres de ce genre, selon le Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Snapest).
C’est dans cet espace que commence l’opération dite de l’anonymisation. Chaque copie portera ainsi un numéro qui garantira l’anonymat de son propriétaire avant d’être réparties (les copies) dans les différents centres de correction existant à travers l’ensemble du territoire national. Ce dispositif fait que les copies d’Alger-centre par exemple peuvent se retrouver dans n’importe quelle wilaya du pays.
Les copies sont corrigées et notées par des enseignants qui ignorent jusqu’alors à quel candidat et à quelle wilaya correspondent-elles. Les enseignants, en charge de la correction, sont choisis par l’inspecteur de la matière, selon l’expérience.
Il n’est, toutefois, pas exclu que des enseignants des 1es et 2es Années Secondaires (AS) soient appelés pour compléter la liste des enseignants chargés de la correction.
Les correcteurs attendent du candidat un travail propre, lisible et correct. Ces trois paramètres influent indéniablement sur la correction de la copie. Le barème de notation est établi, quant à lui, par l’inspecteur de la matière. Il est unifié pour l’ensemble des centres d’examens.
Deux à trois correcteurs par copie
Dans les centres de correction, les copies sont corrigées par deux correcteurs, voire même éventuellement par trois. Si l’écart entre la première et la deuxième correction est inférieur à trois points, les deux notes seront additionnées puis la somme divisée par deux. Le résultat sera la note à attribuer au candidat.
Si au contraire l’écart entre les notes des deux corrections est égal ou supérieur à trois points, une troisième correction s’impose. La note de cette ultime correction sera additionnée à la note la plus proche d’elle des deux premières corrections. Le résultat divisé par deux donnera la note finale du candidat.
Une fois le processus de correction terminé, les correcteurs passent à la saisie des notes au sein même du centre de correction avant qu’elles ne soient transmises au centre national de regroupement.
Jusqu’à un passé récent, les enseignants correcteurs se mettaient autour d’une table pour le contrôle des copies, le calcul des moyennes et la prise en compte de la fiche de synthèse pour les candidats à racheter.
Les choses sont cependant différentes aujourd’hui. Les moyennes sont en effet calculées par un ordinateur, expliquant la colère de certains candidats qui se voient recalés même avec une moyenne de 9,99. Satisfaits ou non, les candidats n’ont pas droit à un recours.
Le ministère de l’Éducation explique cette décision controversée par le fait que le risque d’une correction bâclée est totalement écarté dans la mesure où la copie passe par deux voire trois correcteurs.
« Un enseignant qui rate sa correction est exclu et c’est déjà arrivé », affirme Meziane Meriane président du Snapest. « Dans un centre d’examen, l’inspecteur veille au bon déroulement de l’opération et à la bonne correction des copies. Il est rare qu’elles soient sur-notées ou sous-notées. La saisie des notes est aussi vérifiée. C’est tellement précis qu’il est difficile de se retrouver avec des erreurs », explique M. Meriane.
Dans la dernière étape, les copies prennent le chemin des archives pour une durée ne dépassant pas une année avant leur destruction. Un échantillon représentatif de chaque filière pourrait éventuellement être gardé afin de mieux connaitre l’évolution du niveau des élèves.