Le taux de réussite aux BAC 2022 en Algérie est de 58,75%.
Il a été donné ce samedi par le ministre de l’Éducation nationale Abdelhakim Belabed.
Il a précisé que la moyenne d’admission a été de 9,5/20.
Dans sa conférence de presse, Belabed a insisté sur le bon déroulement des épreuves et a mis l’accent sur le recul du fléau de la triche.
Le ministre de l’éducation nationale a indiqué que le taux de réussite est en léger recul par rapport à celui de l’année dernière qui était de 61,17%.
« Durant cette session, les élèves ont étudié tous les trimestres avec des séances de 60 minutes (1h). Le programme a été finalisé. Cette session est donc ordinaire et le taux est mieux que celui de l’année dernière qui a été caractérisée par quelques semaines en moins en sus d’une scolarité de deux trimestres, en passant par la durée d’une séance d’enseignement de 45 minutes. La fournée de cette année a étudié de manière tout à fait ordinaire », a assuré Belabed.
Plus de 700 000 candidats ont passé les épreuves du Baccalauréat (session juin 2022), répartis du 12 au 16 juin.
« Mascarade ! »
L’annonce des résultats a suscité une réaction très vive de la part de certains syndicats des enseignants.
« Mascarade ! », lance le SG du Syndicat autonome des travailleurs de l’enseignement et de la formation (SATEF), Boualem Amoura, contacté peu après l’annonce du ministre de l’éducation.
« Notre appréciation restera la même tant que cet examen, de même pour les autres examens, est vu sous un angle populiste au lieu d’un angle scientifique », poursuit le syndicaliste.
« Nous continuons à fonctionner avec un esprit populiste et affectif et cela ne sert guère l’école algérienne », s’indigne-t-il.
« En 1976 déjà, on parlait du BAC de la constitution puis du BAC du développement puis du BAC de la Concorde et de la réconciliation ! À quand un BAC simplement BAC ? », s’interroge-t-il.
Le SG du SATEF se veut très critique. « Offrir un BAC avec une moyenne de moins de 9/20 est inacceptable et donne un coup fatal à la crédibilité du baccalauréat », accuse-t-il, sévère.
Mais pour le SATEF, les chiffres ne sont intéressants que dans la mesure où, affirme M. Amoura, ils « ne reflètent pas le vrai niveau de l’école algérienne ».
« Il faut savoir ce que l’on veut et quand mettre fin au populisme et au bricolage », lance-t-il.
Même incompréhension chez le pédagogue et ex responsable du Syndicat autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Snapest), Meziane Meriane.
« C’est une catastrophe, une calamité », lance-t-il sur un ton dépité. « On n’est pas contre l’idée que les élèves soient admis à 9,5/20. Mais ce qu’on demande c’est qu’ils soient rachetés à 9,5 et non pas qu’on le leur offre (à cette moyenne) », explique-t-il.
« On peut racheter un candidat qui a eu 10/20 dans les matières essentielles ou qui a eu 10/20 durant l’année scolaire et dans les matières essentielles. Voilà les critères de rachat », relève-t-il.
« On est en train de reculer de plus en plus et on encourage la médiocrité », se lamente-t-il.
Il est à rappeler que les candidats peuvent consulter leurs résultats dès ce samedi à partir de 16h et ce via le site de l’Office des examens et concours (ONEC) ou bien les listes nominatives diffusées dans les établissements d’enseignement secondaire.
Les résultats peuvent être aussi obtenus via des SMS (via les trois opérateurs de téléphonie mobile: Mobilis, Ooredoo et Djezzy, en composant le code *567#).