Le président du Conseil de la nation (Sénat), Salah Goudjil, avait défrayé la chronique mercredi dernier en apportant une mise au point cinglante au courant qui se revendique de la « novembria-badissia ».
« Novembria » en référence à la révolution du 1er novembre 1954 qui a permis à l’Algérie de recouvrir son indépendance, et « badissia » en lien avec feu Abdelhamid Benbadis et l’Association des oulémas.
« En tant que moudjahid, j’estime qu’une telle chose ne devrait pas être dite. Quand on dit novembre est badissi, ont ment à l’histoire. Novembre c’est novembre, il n’appartient à personne. Les gens sont libres de dire ce qu’ils veulent, mais on ne doit pas enseigner cela à nos enfants. Ce n’est pas la vérité », a déclaré le deuxième personnage de l’État au cours d’une conférence sur l’histoire organisée par l’institution qu’il préside.
Des déclarations qui ont suscité de nombreuses réactions au point de contraindre leur auteur à s’expliquer. Dans une déclaration rendue publique ce dimanche 31 octobre, Salah Goudjil a apporté quelques précisions, sans revenir sur ces propos.
Le président du Conseil de national réaffirme que « la Révolution du 1er Novembre 1954, n’était ni Badissienne ni messaliste et encore moins UDMiste (en référence à l’Union Démocratique du Manifeste Algérien de M. Ferhat Abbas) ou communiste », selon le communiqué.
« Sans zaim, ni leader »
« La Révolution du 1er Novembre est une grande Révolution populaire, sans zaim ni leader », a-t-il ajouté, en rappelant que « lors de leur dernière réunion du 23 octobre 1954 au cours de laquelle ils ont choisi la date du 1er Novembre pour le déclenchement du combat libérateur, les six historiques se sont départis et se sont détachés de leurs appartenances politiques et partisanes et de toute obédience et ils ont proclamé que la Révolution se fera « par le peuple et pour le peuple » sous la bannière et la direction du Front de libération nationale et de l’Armée de libération nationale, et à partir de cette référence découle tout le reste ».
« La conférence du moujahid Salah Goudjil est un large tour d’horizon de la mémoire nationale, dans lequel il a rappelé de nombreuses positions et étapes importantes de notre glorieuse révolution, et les a exprimées avec la sincérité du témoin et la sagesse du connaisseur. Elles méritent d’être abordées de manière approfondie par les chercheurs et les historiens afin de mieux comprendre cette étape déterminante de l’histoire de l’Algérie, et de répondre aux questions fondamentales liées à la philosophie, aux valeurs et aux principes de l’éternelle Révolution de novembre », indique la déclaration du Conseil de la nation.
Le courant « novembria-badissia » est apparu lors du Hirak populaire qui a éclaté le 22 février 2019 pour empêcher Abdelaziz Bouteflika de briguer un 5e mandat à la tête de l’Algérie et réclamer le changement du mode de gouvernance.