Le député de la wilaya d’Annaba, Baha Eddine Tliba, visé par une demande de levée de l’immunité parlementaire de la part du ministère de la Justice, a estimé ce dimanche que la « diffamation » et le « harcèlements » dont il fait l’objet émane des relais de la «Issaba », la bande.
« La diffamation et le harcèlement moral dont ma personne fait l’objet actuellement sont issus des manœuvres des relais de la issaba à l’encontre de ceux qui sont réfractaires à l’ordre établi », écrit Tliba dans un communiqué rendu public.
Sans les désigner nommément, Tliba pointe du doigt des personnes proches de l’ex-SG du FLN, Djamel Ould Abbes, aujourd’hui sous les verrous. Dans le texte, Tliba raconte les raisons de son audition en qualité de témoin le 4 septembre dernier par le juge d’instruction du tribunal de Cheraga.
Il s’agit d’une affaire liée à sa dénonciation des deux enfants de Djamel Ould Abbes, El Wafi et Mehdi qui, la veille des législatives de mai 2017, lui avaient demandé, lors d’une visite à sa résidence à Club des pins, de leur verser la somme de sept milliards de centimes pour lui permettre de conduire la liste FLN d’Annaba.
Tliba soutient avoir déposé immédiatement plainte pour « tentative de chantage ». Ayant engagé une enquête, les services de sécurité vont trouver dans les chalets des deux enfants d’Ould Abbes des sommes d’argent, en monnaie locale et en devise ainsi que des dossiers dont les candidats ont fait également l’objet de chantage.
Après avoir fui à l’étranger, les deux fils de Ould Abbes vont rentrer au pays une fois que leur père ait intervenu « avec efficacité » telle qu’aucune suite ne sera donnée au dossier jusqu’au juin dernier, soit près de 30 mois après, rapporte Tliba.
« Jouissant d’une impunité incontestée, Djamel Ouled Abbes a eu recours à des représailles contre ma personne en me renvoyant devant la commission de discipline pour me radier définitivement du parti. Abondant dans sa vindicte, il s’est opposé ouvertement à ma nomination au poste de vice-président de l’APN et m’a privé d’être membre du CN. »
Tliba affirme que « par ses mesures de vengeance, Ould Abbes voulait présenter mon cas tel un exemple pour quiconque qui ose éventuellement dénoncer ou se plaindre des pratiques délictueuses que lui-même et sa bande adoptent pour escamoter des fonds illicites et mette en place des réseaux de « soumis » qui lui assurent la pérennité de son poste de SG ».
C’est pourquoi, il s’interroge, en demi-mots, sur les raisons sous-jacentes à la demande de levée de l’immunité parlementaire qui le vise aujourd’hui. « En tant que lanceur d’alerte, bon citoyen et responsable politique conscient de son rôle au service de la société, j’ai participé à la dénonciation et à la coopération avec les services de sécurité pour mettre hors d’état de nuire une bande de criminels qui opère sous le parrainage de l’ex-SG » du FLN, se défend-t-il.
« C’était en 2017, l’année où Djamel Ould Abbes et sa bande étaient à l’apogée du pouvoir et de la domination. À cette époque, heureusement révolue, d’aucun de l’extérieur du parti ou de l’intérieur ne pouvait oser les déranger, eux et leurs malveillants stratagèmes », se prévaut-il.
« Aujourd’hui, contre toute attente, après de moult services rendus à la patrie en tant que dénonciateur, plaignant et surtout, eu égard à ma collaboration avec la police judiciaire, je me retrouve l’objet d’une demande de levée de mon immunité parlementaire par le ministère de la Justice », semble-t-il déplorer même s’il laisse entendre faire confiance à la justice et que cette intervention vise à « éviter les préjugés ».
« Ainsi j’ai tenu à apporter ces clarifications pour éviter les préjugés et les erreurs d’interprétation, même si je suis convaincu que la justice impartiale tranchera équitablement entre celui qui a tort et celui qui a raison , selon le dossier de l’affaire », conclut-il.