La Bourse de Dubaï a enregistré jeudi une baisse sans précédent depuis 27 mois en raison d’une forte chute du marché de l’immobilier et des niveaux de liquidités, soulignent des experts.
L’indice Dubai Financial Market (DFM) a clôturé la journée sur une baisse de 1,83% à 2.947,99 points, descendant sous le seuil psychologique des 3.000 points.
La Bourse de Dubaï, la plus volatile des sept Bourses arabes du Golfe car elle est la plus exposée aux marchés et aux investisseurs internationaux, a clôturé la semaine sur une baisse de 3,1%. Jeudi est le dernier jour ouvrable de la semaine.
Le marché a perdu 12,5% depuis le début de l’année, les injections de liquidités ayant fortement baissé en raison essentiellement de la forte baisse accusée par le secteur clé de l’immobilier.
« Le marché de Dubaï est en retrait par rapport aux marchés du CCG (Conseil de coopération du Golfe: Arabie saoudite, Emirats arabes unis, Qatar, Koweït, Bahreïn, Oman), perdant plus de 12% depuis le début de l’année à cause du sell-off (mouvement de vente général, ndlr) dans le secteur de l’immobilier », souligne ainsi M.R. Raghu, responsable des recherches au Kuwait Financial Center (Markaz).
La plupart des sept Bourses du Golfe ont enregistré des bénéfices importants en 2018 en raison d’une récupération partielle des prix du pétrole, avec une hausse de 12% des stocks saoudiens.
« Essentiellement, les prix de l’immobilier étaient en train de baisser et le marché morose », a indiqué M. Raghu à l’AFP.
Le secteur immobilier de Dubaï a connu une baisse de 46% des ventes sur plan (vente en l’état futur d’achèvement, VEFA, NDLR) au premier trimestre, et une chute de 24% des reventes, a-t-il ajouté.
Le secteur immobilier est l’un des principaux piliers de la très diversifiée économie de Dubaï qui ne dépend pas du pétrole.
L’indice du secteur immobilier dans le Bourse de Dubaï a perdu environ 18% depuis le début de l’année, le géant immobilier et leader du marché Emaar accusant une baisse de 22%.
Le géant de l’immobilier Damac Properties a enregistré une baisse de 26% et la société Drake and Scull International a perdu 50% depuis le 1er janvier.
Le ralentissement est aussi dû à une forte baisse des niveaux de liquidités et à des départs, qui auraient été rapportés, d’investisseurs internationaux, importante composante du marché, pour l’Arabie saoudite.
Selon des rapports économiques locaux, les niveaux de liquidités ont baissé de 35% en avril seulement.
« La liquidité dans le marché de Dubaï a également baissé, les investisseurs régionaux se tournant désormais vers l’Arabie saoudite », qui a annoncé de nouvelles mesures pour encourager les investisseurs étrangers, explique M. Raghu.