Le rapport de la Banque mondiale de suivi de la situation économique de l’Algérie, publié fin décembre, fait réagir de nouveau l’agence officielle algérienne.
Cette fois, l’APS désigne directement le Maroc comme la partie qui serait à l’origine de ce rapport qualifié d’« erroné » et donne même le nom de l’expert qui l’a rédigé.
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Dans son rapport, la Banque mondiale a mis en garde contre la lenteur des réformes, fait la prédiction d’un « séisme économique » à cause de « la vulnérabilité » des exportations algériennes, évoqué la pauvreté en Algérie et annoncé que les importations du pays en 2021 devaient atteindre 50 milliards de dollars.
Dans une dépêche diffusée le 28 décembre, l’agence officielle algérienne a accusé la Banque mondiale de distiller « des informations tendancieuses et sournoises sur la situation économique en Algérie ».
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Ce mardi 4 janvier, l’agence officielle algérienne est revenue à la charge. Dans une autre dépêche, elle a accusé la Banque mondiale d’avoir rédigé le rapport sur l’Algérie sous la dictée du Makhzen. « Ce rapport aurait été réalisé sur orientation du palais royal marocain », écrit-elle.
Selon l’APS, « les informations qui ont servi à la Banque Mondiale pour établir son rapport sur l’Algérie, sortiraient de l’imagination d’un affabulateur qui a pour nom Farid Belhaj ». Ce dernier, vice-président de la Banque mondiale en charge de la région MENA, est le « rédacteur de ce rapport tendancieux », selon l’agence officielle.
« D’autres révélations sur cette solide amitié »
Farid Belhaj, de nationalité tunisienne, avait occupé le poste de chef de cabinet du président de la Banque mondiale. Il est aussi un ami proche du prince du Maroc, Moulay Rachid et de nombreux ministres marocains, dévoile l’APS qui le qualifie de « douteux personnage, mal sain ».
Elle rappelle qu’il a rejoint la Banque mondiale en 1996 en qualité de conseiller juridique, notamment pour le Maroc, l’Egypte, l’Iran, l’Algérie et la Thaïlande. « De 2002 à 2007, il a été responsable des opérations de la BM pour le Maroc, ce qui justifie toute sa haine envers l’Algérie », lit-on encore dans la dépêche.
Belhadj a été représentant spécial de la Banque mondiale auprès de l’ONU à New York de 2007 à 2010, puis directeur de la région Pacifique, avant de diriger à partir de 2012, depuis Beyrouth, les activités de la Banque mondiale au Liban, Syrie, Jordanie, Irak et Iran. Selon l’APS, il a piloté durant cette période les travaux de la Banque Mondiale sur la crise des réfugiés syriens et ses conséquences sur la région.
La dépêche note aussi qu’en 2018, « il est bombardé vice-président de la Banque Mondiale pour la région Mena, période durant laquelle de nombreux rapports complaisants sur le Maroc ont été rédigés dont le dernier qui classe le royaume du mal et de la misère comme étant un des rares pays qui ont tiré profit de la pandémie ». Une évaluation que l’APS qualifie de « gros mensonge ».
« A partir de là, il ne faut plus s’étonner de lire à l’avenir de faux-rapports sur l’Algérie commandés et orientés par le Makhzen marocain. Il faut s’attendre à d’autres révélations sur cette solide amitié entre le Makhzen et Farid Belhaj, surtout que les langues commencent à se délier », conclut l’agence algérienne.