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Barça-Real, pour l’honneur d’Iniesta

Barça-Real, pour l’honneur d’Iniesta

Andrés Iniesta vit son ultime clasico: sur le départ après avoir soulevé son neuvième titre de champion d’Espagne, le capitaine du FC Barcelone affronte une dernière fois le Real Madrid dimanche (20h45/18h45 GMT) dans un duel purement honorifique… mais toujours brûlant.

C’est le premier clasico depuis 2008 qui n’a aucun enjeu comptable en Liga, entre un Barça déjà champion et un Real déjà qualifié pour la prochaine Ligue des champions et davantage tourné vers sa troisième finale de C1 d’affilée, le 26 mai contre Liverpool.

Pourtant, sur fond de crise politique persistante en Catalogne, ce choc entre le club catalan et l’équipe de la capitale reste éminemment symbolique au Camp Nou. Et le Barça, en passe de devenir la première équipe moderne à achever la Liga sans la moindre défaite, compte honorer Iniesta, qui s’en ira cet été après 22 années au club.

« C’est le plus grand match du monde, tout simplement », a résumé le défenseur barcelonais Lucas Digne dans un entretien avec l’AFP. « Il y a une rivalité entre les deux clubs qui date d’il y a très longtemps et tout se ressent, au niveau des supporters, au niveau des joueurs, il y a vraiment une ambiance particulière. »

– Un ‘pasillo’ pour Iniesta ? –

Comme à chaque fois, cette confrontation centenaire est assortie des inévitables polémiques qu’affectionne la presse espagnole. Avec cette fois un mot-clé: « pasillo », cette traditionnelle haie d’honneur offerte à un club récemment champion par son adversaire le match suivant.

Le Barça la mériterait après avoir conquis le titre le week-end dernier à La Corogne (4-2), mais le Real s’y refuse… tout comme les Barcelonais avaient refusé un tel hommage aux Madrilènes, tout frais champions du monde des clubs, lors du match aller fin décembre au stade Santiago-Bernabeu (0-3).

« Il me semble que cette pratique a été un peu dénaturée », a commenté avec sagesse l’entraîneur barcelonais Ernesto Valverde. « Il ne reste qu’un sentiment étrange, surtout quand on en parle entre le Real et le Barça ou d’autres équipes rivales. Il y a toujours un esprit de revanche, on dirait que les gens cherchent à ce que l’adversaire soit humilié en t’applaudissant. »

Le « pasillo » est néanmoins revenu dans le débat sous une autre forme: offrir une haie d’honneur à Iniesta (34 ans vendredi prochain), icône du football espagnol depuis son but en finale du Mondial-2010.

Dans une rare unanimité de vues, le quotidien barcelonais Mundo Deportivo et le journal madrilène Marca ont chacun évoqué cette hypothèse, tandis qu’un mot-clé « UnPasilloPourIniesta » circulait sur les réseaux sociaux.

– La fin d’une époque –

Le fait qu’Iniesta participe à son dernier clasico est d’ailleurs vécu comme la fin d’une époque en Espagne.

« L’idylle entre Iniesta et Barcelone est sur le point de s’achever mais avant, il reste un dernier bal contre Madrid », a résumé La Vanguardia, le grand quotidien généraliste catalan.

Malgré un pépin physique (mollet) cette semaine, « Don Andrés » devrait être sur la pelouse du Camp Nou dimanche soir pour son 38e clasico (16 victoires, 9 nuls, 12 défaites). Et tous se souviennent de ses grandes soirées face au Real, le 6-2 de 2009, la « manita » (petite main, ou 5-0) de 2010 ou le 4-0 de 2015 au Bernabeu avec un but du petit milieu au teint pâle, qui avait précipité l’arrivée de Zidane sur le banc début 2016.

« Là on ne parle plus de Barcelone-Madrid, on parle d’un joueur de football qui a fait rêver tout le monde, que j’ai admiré voir jouer », a souligné le technicien français du Real.

Bref, alors que les Madrilènes veulent se roder à balles réelles avant de briguer un triplé européen historique, les Barcelonais, invaincus depuis 41 matches en Liga, seront surmotivés à l’idée d’offrir la victoire à leur capitaine.

« J’aurais aimé que tout cela soit éternel, que cela ne finisse jamais », a joliment dit Andrés Iniesta. « Mais tout a un début, et tout a une fin. »

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