La situation au plan de l’environnement dans la wilaya de Béjaïa est préoccupante. Dans les campagnes, les déchets ménagers sont jetés et incinérés dans des décharges à ciel ouvert qui ont été aménagées anarchiquement dans les ravins, en bord des routes et dans les rivières.
En ville, les habitants sont confrontés à la présence de oueds où sont déversées d’importantes quantités d’eaux usées provenant notamment des habitations et de certaines petites fabriques.
Kada Mouales, membre de l’APW, et Karim Khima, militant écologiste et président de l’association de protection de la nature Ardh (terre), n’ont pas cessé de dénoncer une situation porteuse de graves risques sanitaires pour les habitants de cette ville côtière qui attire chaque été un nombre important de touristes.
La dernière action menée par Karim Khima pour attirer l’attention des autorités sur cette catastrophe écologiste qui frappe Béjaïa est une vidéo choquante publiée sur sa page Facebook.
Le militant écologiste a publié une vidéo de deux oueds où coulent des eaux usées à ciel ouvert et d’où se dégagent des odeurs nauséabondes, en plus des rats qui pullulent en plein jour. Un spectacle choquant.
Karim Khima montre l’oued Sghir qui traverse le centre-ville de ce qui était jadis l’une des villes les plus propres d’Algérie.
Béjaïa, la ville des oueds pollués
« Cela fait des années que nous alertons ce oued sur les dangers sur la santé publique et la pollution de l’environnement », rappelle Karim Khima dans sa vidéo qui montre toutes sortes de déchets au fond de ce oued, devenu le symbole de la pollution et du laisser-aller à Béjaïa. Ces eaux usées finissent ensuite dans la mer Méditerranée.
Les habitants des cités mitoyennes de cette petite rivière souffrent. En plus des odeurs nauséabondes qui envahissent leurs maisons et leurs appartements, ils font face à la prolifération des moustiques et des rats avec des risques de morsures, notamment pour les enfants.
Le militant écologiste dénonce des « déversements d’eaux usées dans ce oued en plein jour et dont tout le monde est au courant à Béjaïa ».
« Regardez la taille des rats, ils sont immenses. Il y a urgence. Les ministres de la Santé et de l’Environnement doivent savoir ce qu’il se passe à Béjaïa », s’alarme Karim Khima qui montre un autre oued très pollué qui traverse la ville pour finir dans la Grande bleue.
Le lit de ce oued est couvert par une eau qui coule lentement. « Ce sont des eaux usées qui proviennent des égouts, des habitations, des usines. C’est très grave, nous sommes au milieu des habitations. Il faut trouver des solutions. La santé des habitants est en danger », dénonce-t-il encore, qui se défend d’être alarmiste ou de faire du spectacle.
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