Comment se débarrasser des 3 B sans sortir du cadre constitutionnel ? Les partisans de l’application de la Constitution, à leur tête l’état-major de l’armée, viennent peut-être d’apporter un début de réponse : remplacer progressivement les trois personnalités décriées par la rue en les poussant à la démission.
Ce mardi, Tayeb Belaiz est le premier à présenter sa démission, à quelques heures d’un nouveau discours du général Gaïd-Salah, sur la situation politique.
Logiquement, le président par intérim Abdelkader Bensalah devrait désigner un remplaçant. Ce dernier prendra ensuite la place de président par intérim après la démission de Bensalah. La démission du gouvernement Bedoui et accessoirement celle du président de l’APN Moad Bouchareb ne seront alors que de simples formalités.
Selon ce schéma, dans quelques jours, les 2B ne seront plus là et l’Algérie sera dirigée par une nouvelle équipe. Mais, si en apparence elle satisfait les revendications des manifestants, cette solution comporte un risque : voir les remplaçants à leur tour contestés.
C’est ce qui s’est produit avec le départ de Bouteflika. Le président était très contesté et le cinquième mandat rejeté par les manifestants. Mais sa démission après le report de l’élection présidentielle n’a fait qu’aggraver la crise quand les Algériens ont découvert la supercherie : des hommes du président désignés pour gérer la transition.
Dans ce contexte, le choix du remplaçant de Tayeb Belaiz sera déterminant. Une autre personnalité symbolisant, de près ou de loin, le règne de Bouteflika sera certainement rejetée par la population, avec le risque d’aggraver sérieusement la crise. Le plus sage serait d’opter pour une personnalité indépendante. Le même critère doit également être appliqué au futur gouvernement car c’est lui qui aura la charge d’organiser l’élection sur le terrain à travers l’administration.
| LIRE AUSSI : Que signifie la démission de Tayeb Belaiz ?