L’envoyé spécial du SG de l’ONU pour le Sahara occidental Staffan de Mistura a entamé samedi une nouvelle visite dans la région pour tenter de faire avancer le dossier sahraoui. Il s’est rendu au Maroc et devrait visiter Laâyoune, capitale du Sahara occidental occupé.
Contrairement à la tournée qu’il a effectuée en janvier dernier dans cette région, Staffan de Mistura n’a pas prévu de se rendre en Algérie et en Mauritanie.
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« Il ne s’agit pas, en l’occurrence, d’une tournée régionale comme celle de janvier dernier », remarque Amar Belani, envoyé spécial chargé du dossier du Sahara occidental et des pays du Maghreb au ministère algérien des Affaires étrangères.
« C’est une visite au Maroc, en sa qualité de partie au conflit qui occupe illégalement un territoire non autonome, et d’une visite dans les territoires sahraouis occupés, plus précisément à Laâyoune et à Dakhla pour interagir, principalement avec les représentants authentiques du peuple sahraoui qui vivent sous l’occupation », ajoute Amar Belani.
« Entrave manifeste »
L’ambassadeur algérien enchaîne en accusant le Maroc de faire capoter la visite de De Mistura. « Malheureusement, nous venons d’apprendre que l’obstructionnisme caractérisé de la part des autorités marocaines a fait capoter la visite que M. Staffan de Mistura s’apprêtait à effectuer à Layoune et à Dakhla », dénonce Amar Belani, en précisant que « ceci vient d’être annoncé par le porte-parole du secrétaire général de l’ONU. »
Les autorités marocaines ont « voulu notamment lui imposer des conditions inacceptables visant à l’empêcher d’interagir librement avec la société civile sahraouie », ajoute Amar Belani.
L’ambassadeur algérien indique que cette « entrave manifeste » aux efforts de l’envoyé personnel du SG de l’ONU pour le Sahara occidental sera « certainement portée, en temps utile, à l’attention des membres du conseil de sécurité des Nations-Unies ».
Cette visite de De Mistura survient dans un contexte de fortes tensions dans la région, notamment après le revirement historique de l’Espagne qui a apporté son soutien au plan d’autonomie marocain pour le Sahara occidental. Un revirement qui a provoqué une grave crise entre l’Algérie et l’Espagne.