Une journée-hommage au chahid Akli Aissiou, étudiant algérien en médecine à l’Université Libre de Bruxelles (ULB) et dirigeant de l’Union générale des étudiants musulmans algériens (UGEMA) pour la Belgique, assassiné le 9 mars 1960 dans la commune d’Ixelles, a été organisée lundi à l’ULB, à l’initiative de l’ambassade d’Algérie à Bruxelles, rapporte l’agence APS.
Cette manifestation a permis de commémorer le 60e anniversaire de l’assassinat de cet étudiant en 7e année de médecine à l’ULB, représentant en Belgique de l’Union Générale des Etudiants Musulmans Algériens (UGEMA), par une organisation terroriste française (la « main rouge » qui servait de paravent aux services de renseignement ) ainsi que de recueillir des témoignages sur le rôle et l’engagement de groupes d’activistes belges en faveur de la Guerre de libération nationale.
A l’occasion de la session inaugurale d’un colloque organisé à cet effet à l’ULB, l’ambassadeur d’Algérie à Bruxelles, Amar Belani, a prononcé un discours, en présence de maitre Ali Haroun, responsable à la Fédération de France du FLN, et d’amis belges de la révolution algérienne, dans lequel il a mis en exergue la symbolique de l’hommage rendu au chahid Akli Aissiou etl’impact incontestable de sa disparition sur l’intensification de l’engagement de militants belges en faveur de la cause algérienne.
L’ambassadeur a souligné que “l’assassinat politique” du jeune militant algérien a constitué un motif supplémentaire de “galvanisation de nombreux belges, de profils et de motivations différentes mais tous farouchement antifascistes et anticolonialistes, qui ouvriront leurs portes, malgré les risques liés au contexte, à des étudiants algériens membres de l’UGMEA”, ajoutant que “c’est dans leur humanité, leur courage et leur bravoure, que la cause algérienne a pu trouver, sur le sol belge, un front actif et engagé dans son combat contre le colonialisme”.
M. Belani a indiqué que “lors de ses imposantes funérailles, le cercueil de notre frère Akli était recouvert du drapeau algérien, une première en Europe qui mérite d’être soulignée”.
Précisant que l’initiative d’organiser cette conférence s’inscrit “dans l’esprit de reconnaissance de l’Algérie qui n’oublie pas ceux qui l’ont aidé dans son héroïque de lutte pour l’indépendance”, l’ambassadeur a tenu à rendre hommage aux militants belges membres de réseaux, porteurs de valise, passeurs de militants et de clandestins, mais aussi membres du collectif des avocats belges du Front de Libération Nationale qui défendaient les militants algériens et le FLN devant les tribunaux français.
M. Belani a remercié certaines de ces figures encore en vie d’avoir accepté de participer et de livrer leurs témoignages à l’occasion de cette
conférence et espéré que cette hommage contribuera à “désenclaver et à mettre en relief cette partie extraordinaire de notre mémoire historique commune”, en saluant les auteurs d’œuvres, les chercheurs et historiens ayant travaillé sur cette séquence et accepté d’animer cette journée d’hommage.
Plusieurs intervenants de premier plan se sont succédais à l’occasion de cette journée dont Me Ali Haroun dans le cadre d’une table-ronde à laquelle ont également pris part Me Cécile Draps, figure emblématique du collectif des avocats belges du FLN, Georges Doebbeleer, membre fondateur du Comité pour la Paix en Algérie, et Mateo Alaluf, militant qui s’est engagé très jeune dans les réseaux de soutien à la guerre d’indépendance.
Par ailleurs, les historiens Paul-Emmanuel Babin et Guy Pervillé ont présenté deux communications intitulées respectivement “les réseaux belges dans la guerre d’Algérie (1954-1962) : mobilisation de l’opinion et front judiciaire” et “l’Union Générale des Etudiants Musulmans Algériens (1955-1962) : nationalisation et international.