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Belhimer juge dangereux le contenu de certaines chaînes TV

Un projet de loi régulant la presse électronique « est prêt et sera présenté prochainement au Premier ministre pour signature », a annoncé dimanche 3 mai, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Ammar Belhimer dans un entretien à l’ENTV.

« Nous présenterons bientôt un texte d’application réglementant l’activité de la presse électronique et son droit de bénéficier de la publicité publique », a-t-il précisé.

Abordant le chantier de régulation de la presse écrite, Ammar Belhimer a affirmé avoir proposé de remplacer l’Autorité de la presse écrite par un Conseil national de la presse écrite qui aura le rôle d’une autorité d’autorégulation.

Ce Conseil, a ajouté M. Belhimer, veillera sur le respect de l’éthique et fera office d’autorité d’arbitrage « afin de ne pas s’encombrer de démarches judiciaires en ce qui se rapporte aux petites infractions », et aussi pour “ne pas encombrer la justice en criminalisant tout le travail journalistique ».

« Certaines affaires peuvent être réglées dans le cadre de l’arbitrage entre les différentes parties », rappelle-t-il.

La régulation de la presse écrite comportera aussi le volet relatif à la carte de presse professionnelle qui sera octroyée exclusivement aux hommes et femmes du métier.

La réforme projetée comprend également le volet relatif à la Médiamétrie nécessaire dans la distribution de la publicité étatique de manière équitable et juste.

« Avant de donner 4 pages de publicité à des organes de presse (presse écrite et audiovisuelle), nous devons d’abord savoir quelle est leur place et leur influence sur le marché, cela tout en préservant le droit de tous d’accéder au marché. On ne doit pas fermer la porte. On doit la laisser ouverte pour permettre à celui qui veut exercer une activité médiatique d’entrer dans la compétition », souligne le ministre de la Communication. Aussi, Belhimer appelle à préserver la compétition entre les différents intervenants sur le marché médiatique afin d’éviter le monopole.

Le statut des chaines TV privées sera adapté au droit algérien

S’agissant du chantier lié à l’audiovisuel, le ministre de la Communication annonce que les chaines TV privées de droit étranger verront leur statut adapté au droit algérien.

Selon Belhimer, considérer les chaines TV comme nationales alors qu’elles obéissent à un droit étranger reviendrait à se mentir à soi-même. « Nous nous mentons à nous-mêmes. Nous traitons avec ces chaines comme étant algériennes alors qu’elles obéissent en réalité à un droit étranger. Ce sont des chaines offshore », rappelle-t-il.

Le second volet de la réforme de ce secteur consiste en l’obligation d’orienter la diffusion de ces chaines via le satellite algérien Alcomsat 1, en orbite depuis une année, « et qu’il va falloir exploiter au maximum ». « Ce satellite a une durée de vie de 15 années. Il nous en reste 14 années pour une exploitation maximale de ses capacités de telle manière à avoir un retour sur l’investissement consenti par l’État », a indiqué Belhimer.

Pour lui, la codification et la régulation de l’activité des chaines TV privées “est devenue urgente au vu du danger que représentent les contenus diffusés par certaines chaines”..

Sur le volet de la liberté d’opinion, Belhimer affirme que le gouvernement soutiendra toute « opinion libre en dehors de toute manipulation et dans le respect des droits d’autrui ».

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