Société

BEM 2023 : le calvaire des candidats autistes

Des auxiliaires de vie scolaire devant accompagner des élèves autistes candidats au BEM 2023 ont été « empêchés » d’accéder aux classes dans les centres d’examens au niveau de la wilaya de Béjaïa.

C’est ce qu’a annoncé le bureau local de l’association nationale de l’autisme dans un communiqué.

La directrice de l’éducation de la wilaya de Bejaïa a refusé d’autoriser quatre auxiliaires de vie scolaire d’accompagner des candidats autistes aux examens du BEM, selon la même source.

Alors qu’ils ont été autorisés à assister les enfants autistes durant les examens au cours de l’année scolaire, les auxiliaires de vie scolaire (AVS) n’ont pas eu le droit d’accéder aux classes, indique le bureau de l’ANAA au niveau de la wilaya de Béjaïa qui dénonce du « sabotage ».

« Les auxiliaires de vie scolaire font partie des outils pédagogiques. Ils ne doivent pas être considérés comme des étrangers. Les enfants autistes doivent être traités comme les autres élèves victimes d’handicap à l’image des malentendants ou des non-voyants », regrette M. Abbassi, orthophoniste et président du bureau de l’ANAA à Béjaïa, dans une déclaration à TSA.

La direction de l’éducation de la wilaya de Bejaia évoque, selon le représentant de cette association, le risque de triche aux examens et met en avant l’application de la loi sur le déroulement des épreuves qui interdit l’accès aux établissements à toute personne étrangère au corps pédagogique.

De son côté, le président de l’ANAA de Bejaïa estime que la décision des services de l’éducation de la wilaya pénalise les élèves. « Les élèves ne sont pas tous autonomes. Ils ne peuvent pas communiquer. Ils sont habitués aux auxiliaires de vie scolaire à longueur d’année. Les priver de l’accompagnement est un sabotage », ajoute M. Abbassi.

BEM 2023 : des candidats autistes sans les auxiliaires de vie scolaire

Bien que toutes les démarches administratives aient été faites au niveau de la direction de l’éducation de Béjaïa, selon cette association, les auxiliaires de vie scolaire ont eu accès uniquement à la cour des établissements pendant le BEM dont le coup d’envoi a été donné lundi 5 juin.

Le président du bureau de Béjaïa de l’ANAA révèle que des cas similaires ont été rapportés dans d’autres régions du pays.

Fayçal Nait Bouda, le secrétaire national de l’ANAA, affirme que les parents de candidats autistes ont dû se débrouiller pour négocier avec les chefs de centre d’examen. Parmi ceux-là, il y en a qui sont compréhensifs alors que d’autres ont catégoriquement refusé l’accès des AVS évoquant la loi, a-t-il indiqué.

« On a essayé d’expliquer que les enfants ne peuvent pas écrire seuls dans certains cas. Sans résultat. Les AVS ne sont pas des étrangers. Ils sont autorisés toute l’année à accompagner les élèves autistes pendant les devoirs et les compositions trimestrielles pour les interdire finalement lors de l’examen final », explique Fayçal Nait Bouda dénonçant « la rigidité dans l’application de la loi ».

Le secrétaire national de l’ANAA rappelle que pour les enfants autistes, les difficultés sont supérieures aux autres élèves notamment pour le fait qu’ils doivent changer d’environnement en passant les épreuves hors de l’établissement où ils sont scolarisés durant l’année.

« Ils changent d’environnement, ils croisent un nouveau staff. En plus du stress des examens, ils sont confrontés à des conditions qui sont loin d’être idéales pour leur cas », a-t-il poursuivi.

L’organe national de la protection et de la promotion de l’enfance ainsi que le ministère de l’Education ont été saisis par cette association au sujet des conditions de déroulement des épreuves du BEM pour les élèves atteint d’autisme.

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