L’examen du BEM a débuté mardi 15 juin pour les élèves de 4e AM. Les épreuves ont commencé par un sujet de langue arabe qui suscite une polémique sur les réseaux sociaux, et les réactions de syndicats.
En cause, le sujet soumis aux élèves porte sur la menace que peuvent constituer les réseaux sociaux sur la cohésion et des constantes nationales. L’épreuve comprend un texte tiré du programme du ministère palestinien de l’Education, daté de février 2020.
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Le sujet aborde les mauvais usages des moyens de communications modernes notamment le réseau social Facebook. Les auteurs mettent en garde contre les dérives que les utilisateurs peuvent commettre en dévoilant la vie privée d’autrui, en proférant des insultes à l’encontre d’autres personnes.
Le collectif d’auteurs appelle à respecter les règles conduites par les internautes. Au passage, les auteurs exhortent les usagers arabophones à bien orthographier leurs écrits et à respecter les règles grammaticales avant de poster sur les réseaux sociaux, et surtout d’arabiser les noms et d’utiliser le caractère arabe dans l’écriture…
Dans la partie réservée aux questions, les candidats sont invités à répondre entre autres questions sur les motifs qui poussent certains usagers des réseaux sociaux à utiliser des noms d’emprunt à défaut de dévoiler leur véritable identité.
Le coordinateur du Snapest, Meziane Meriane déplore une « politisation et une idéologisation néfastes » de l’école, tout en faisant un parallèle avec le contexte national où les réseaux sociaux sont au centre des polémiques.
« Non à la politisation de l’école algérienne »
« Un sujet qui dépasse l’âge d’un élève de 14 ans », grince-t-il, avant d’y voir le reflet de « l’anarchie qui règne actuellement au sein du ministère de l’Education nationale ».
« On ne peut qu’inscrire ce sujet d’examen dans le contexte politique malheureusement », fait remarquer le pédagogue alors que la Constitution « stipule clairement que l’école doit être tenue loin des interférences et des ingérences politiques ».
« Et là on voit un texte par lequel l’élève du Collège est amené à parler de politique et d’idéologie », peste M. Meriane. « On pouvait parler de technologie et d’autre chose, mais pourquoi choisir un texte qui parle de politique et d’idéologie ? », se demande l’enseignant qui persiste à répéter que « l’école doit être tenue loin des ingérences et des interférences » d’ordre idéologique et politique.
« Nous ne sommes pas les créateurs ni les dépositaires de cette technologie, les différents gouvernants qui se sont succédé à la tête de l’Algérie ont tout fait pour abrutir le peuple et maintenant ils exhortent les Algériens à défendre leur identité et leurs constantes ! », réagit Boualem Amoura, SG du Satef (Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation).
Lui aussi dénonce la « politisation » de l’école. « Ils ont longtemps, et ils continuent toujours, à politiser l’école algérienne mais avec les réseaux sociaux cela leur a échappé et trop tard, l’un s’identifie aux occidentaux l’autre aux orientaux et une infime partie garde toujours son identité », résume-t-il.
« Au lieu de réformer l’école algérienne de fond en comble et lui donner tous les moyens pour aller vers une école publique de qualité pour tous (méditons le cas tunisien), nos gouvernants persistent dans l’idéologisation de cette même école », complète Amoura dont l’origine du texte intrigue et interroge.
« L’Algérie est-elle stérile au point d’importer un texte pour le proposer à l’examen du BEM ? N’a-t-elle pas enfanté des écrivains ni des auteurs de renommée mondiale ? », se demande-t-il. « Nous ne sommes ni des occidentaux ni des orientaux, l’Algérie est algérienne », assène-t-il.