Le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid, a estimé ce lundi 16 mars que « le deuxième risque après le corona, c’est la panique ».
« Le deuxième risque après, le corona c’est la peur », a déclaré Benbouzid dans un entretien accordé à la radio étatique francophone. « Nous sommes en attente armée. Nous avons mis tous les dispositifs et nous avons des plans à tous les niveaux », a-t-il fait savoir.
« Dans la situation actuelle, nous sommes présents, nous observons, nous avons les chiffres qui nous viennent d’Europe. J’ai à tout moment les chiffres qui me sont donnés par la cellule de veille et précisément par le directeur général de l’Institut Pasteur qui nous informe directement des cas qui sont positifs », a indiqué le ministre.
« Certaines cliniques privées m’ont contacté volontairement, spontanément, pour mettre à disposition leurs structures. Dans cet état national, tout le monde est interpellé aussi bien dans le secteur public que les structures privées qui mettent de côté tout aspect mercantile ou autre », a affirmé Abderrahmane Benbouzid.
S’exprimant sur la pénurie de bavettes et de gel hydroalcoolique, le ministre de la Santé a avancé que « cette pression intense est dans tous les pays, ce n’est pas propre à l’Algérie. Je voudrais que les Algériens sachent que ce n’est pas la traduction d’une défaillance du système national algérien même s’il n’a pas encore atteint l’efficacité totale ».
« Lorsque nous avons été affectés par ce fléau, on a réuni l’ensemble des fabricants de bavettes et on a interdit toute exportation », a fait savoir Benbouzid. « Nous avons mis en marche pour aider et assister tous les fabricants, et ça reprend très bien. On les a aidés pour ceux qui avaient les matières premières bloquées au port. On leur a donné toute l’assistance pour qu’ils se mettent à fabriquer », a indiqué le ministre, rassurant les citoyens que le gel hydroalcoolique « peut être fabriqué chez nous. Ça se fait ici sans problème ».
« Ceux qui n’ont pas de gel se lavent au savon. C’est largement suffisant. Pendant vingt à trente minutes [sic], bien frotter et bien nettoyer puis rincer à l’eau. On doit le faire plusieurs fois dans la journée », a préconisé le ministre de la Santé.
Abderrahmane Benbouzid s’est également exprimé au sujet du Hirak. « Je pense que beaucoup de personnes ont eu du bon sens d’inviter les gens, quels qu’ils soient, à éviter tout regroupement. Quand on parle de regroupement, ça peut être vingt, trente, cinquante personnes. Mais là c’est des dizaines de milliers de personnes dans la rue qui ne se connaissent pas. A la limite, un regroupement familial peut dépasser un certain nombre de personnes, mais les regroupements de plusieurs dizaines de milliers de personnes, en criant avec le vent qui transporte les gouttelettes, il est scientifiquement extrêmement dangereux de continuer ces regroupements », a déclaré le ministre de la Santé.