Une réunion informelle d’échange a été organisée mercredi, au siège de l’ONU, par le représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations unies à New York, l’ambassadeur Amar Bendjama, regroupant les représentants permanents des pays membres du Conseil de sécurité onusien et des membres de familles ayant souffert des atrocités des forces d’occupation israéliennes à Gaza.
Cette réunion, qui a connu la participation des représentants de l’ensemble des membres du Conseil, a été l’occasion pour les familles participantes de partager leurs expériences douloureuses et leur vécu des événements horribles survenus depuis le 7 octobre dernier, selon le compte rendu de l’agence officielle APS.
Les membres des familles ont, tour à tour, relaté en détails les faits qu’ils ont eux-mêmes, ou les membres de leur famille, endurés.
Les récits ont suscité beaucoup de sympathie et d’émotions de l’ensemble des participants.
Une participante a raconté, avec une voix alourdie d’émotions, la tragédie du bombardement de la maison familiale, avec un bilan sans appel : le décès de ses deux cousins, les enfants Aziz et Hatem à la fleur de l’âge, ainsi que onze autres membres de sa famille.
Son troisième cousin, Hamza, a survécu au bombardement et a été transporté à l’hôpital où il a vécu une douleur insupportable, pendant une semaine, avant de succomber à son tour à ses blessures, faute de médicaments et de matériel médical nécessaire pour le soigner.
Avec la même émotion, une autre participante, abattue par les atrocités subies, a partagé, avec les membres du Conseil, ce qui est arrivé à sa sœur Iman, dont le mari a été lâchement tué dans un bombardement des forces d’occupation alors qu’elle était enceinte de son fils.
Un bébé auquel elle a dû donner naissance non seulement dans l’absence d’une prise en charge médicale décente, mais aussi en l’absence d’électricité.
Début janvier, Iman a accouché de son enfant auquel elle a donné le nom de son mari tué “Sabri”.
Cependant, ce minime réconfort n’a pas duré longtemps : le bébé Sabri est décédé 20 jours après sa naissance, son corps sans défense ne pouvant supporter froid et famine.
Une autre femme, tout en larmes, a raconté la cruauté de l’incendie ayant ravagé sa maison familiale, coutant la vie à ses frères Ahmed et Mohammad.
Elle s’est ensuite installée chez sa grand-mère pour y chercher refuge, y enterrer ses frères dans le jardin et panser les blessures de sa sœur Sarah, dont le corps a été brûlé.
Après deux mois de souffrance et d’absence de soins, elle a pu sauver sa sœur Sarah en l’évacuant vers l’Égypte puis aux États-Unis pour se faire soigner.
Cependant, les médecins n’ont pas pu traiter complètement la petite Sarah qui a dû se faire amputer trois doigts, le traitement étant arrivé trop tard.
Les interventions des membres des familles des victimes ont été suivies de celles de nombreux représentants des membres du Conseil de sécurité.
Après avoir remercié l’Algérie pour son leadership sur le dossier palestinien, ils ont salué l’initiative de cette rencontre qui a permis de jeter davantage de lumière sur les souffrances du peuple palestinien, en particulier à Gaza.
Ils ont également exprimé leur profonde sympathie aux familles des victimes présentes, et leur détermination à redoubler d’efforts pour parvenir à une solution durable garantissant le droit des Palestiniens à la paix et la sécurité.