Ali Benflis a détaillé, ce samedi 6 avril, sa proposition d’un plan pour une sortie de crise et la gestion d’une phase de transition. Pour le secrétaire général du parti Talaie El Hourriyete, Bensalah, Bedoui et Belaiz sont « disqualifiés ». Ce qui fait, selon lui, que « l’application de l’article 102 (de la Constitution) tel qu’il est ne peut pas apporter la solution à cette crise ».
Pour Ali Benflis, il faut aller au-delà de l’application de l’article 102 dont l’application « s’arrête » après la démission du président, en appliquant les articles 7 et 8 de la Constitution. Avec l’application des trois articles de la Constitution, « il y a une possibilité de dépasser l’impasse et d’aller vers du neuf », a-t-il affirmé, au Forum d’El Moudjahid.
« Je ne veux pas qu’on sorte complètement de la Constitution ni qu’on l’applique totalement. Je veux trouver une solution acceptée par le peuple et qui ne détruise pas l’État. Je fais le distinguo entre l’État national qu’il faut préserver et un pouvoir qu’il faut faire partir », a précisé Benflis, expliquant qu’il y a une urgence à « combler la vacance de la Présidence » qui dure, selon lui, « pas seulement depuis la démission du Président », mais « depuis au moins cinq ans », soit depuis les élections présidentielles de 2014.
La solution, pour l’ancien chef de gouvernement, est « toute trouvée ». Il s’agit, selon lui, d’« écouter le peuple pour choisir, pour un temps déterminé de trois à six mois, une présidence intérimaire composée d’un président consensuel ou d’un collège de personnes (deux ou trois) pour diriger l’État dès maintenant et jusqu’aux prochaines élections présidentielles ».
Cette présidence, « composée d’une ou plusieurs personnes, ne traînant aucune casserole, qui soient honnêtes, propres et acceptées par le peuple », aura « le pouvoir de désigner un gouvernement de compétences de 15 ou 20 personnes », préconise Benflis. La présidence devra également « gérer les affaires courantes, adopter une ordonnance portant code électoral et une ordonnance pour la création de la commission indépendante chargée d’organiser et de suivre les élections présidentielles ».
Les grandes réformes, y compris la rédaction et l’adoption d’une nouvelle Constitution, devront « faire l’objet d’un programme présidentiel », estime Benflis. Elles seront donc menées par le prochain président élu, « au bout de six à sept mois d’une période de transition ». Benflis justifie cette proposition par la vacance de la présidence dont il faut éviter la reconduction, car « l’écriture d’une constitution pourrait prendre deux années, voire plus ». Tout comme la réalisation d’une justice indépendante ou d’une administration neutre. Ce qui est « impossible » à réaliser en six ou sept mois, selon lui.